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Carnets de campagne d'Appalake River par Salamander

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Salamander

Salamander

10 août 1864 : Appalake River. C’est ça le nom de la région dans laquelle on va combattre ces foutus Yankees. Mais qui a donc donné un tel nom à cette zone ?
J’espère juste que nous n’aurons plus à crapahuter trop dans les montagnes. Un an, cela suffit.

25 août 1864 : Les sergents Sonic et Super Titi ont été rendus à la vie civile ainsi que leur bataillon. Les effectifs de la Génépy baissent dangereusement.

7 septembre 1864 : Mais quel bordel ! L’armée de l’Union nous tombe dessus à gauche et à droite. Une partie de la Génépy est coincée au nord et l’autre au sud. Il va être long et difficile de se regrouper.

8 septembre 1864 : Nous avons enfin reçu nos objectifs. Les ordres sont passés rapidement et les hommes se mettent en branle.

29 septembre 1864 : Les premiers combattants de la Génépy Company arrivent aux environs du point de rassemblement tandis que le reste part du cantonnement du sud.

1 octobre 1864 : Nouveau coup sur la tête : l’adjudant-chef Macgregore demande sa mutation ainsi que celle de son bataillon. La Génépy Company est au plus bas au niveau des effectifs. Une campagne de recrutement limité est nécessaire. Les messages sont écrits et envoyés à l’arrière. 2 ou 3 caporaux feraient l’affaire. On les formera tranquillement.

2 octobre 1864 : Attaque surprise du bataillon du lieutenant nordiste Guiche (Soldiers of Freedom). Il élimine les fantassins Génépy et Le bénédictain. Mais que font ces Yankees dans cette zone très au sud ?

4 octobre 1864 : Nouvelle victime de Guiche : le fantassin Moile qui n’a rien vu venir en se faisant occire en 3 minutes. Le bataillon de Guiche semble poursuivre sa route vers le sud. Il va falloir être prudent.

5 octobre 1864 : Encore une victime de Guiche : le cavalier Tuco. Alors, là, ça devient carrément chiatique ! 4 éliminés sans que l’on connaisse le nombre de Yankees en face et leur position exacte. Le point de rendez-vous est fixé plus au sud que l’initial. Je remonte avec Lapin Blanc et James Stewart en rameutant les quelques Sudistes qui sont dans le coin. Guiche ne sortira pas vivant de cette zone ! Il doit payer !

7 octobre 1864 : Message du Padre indiquant que le soigneur Custard Pie, juché sur une montagne, a repéré les bataillons de Guiche. Enfin, on sait où se trouve ce scélérat ! Rapidement, on s’organise pour prendre en tenaille ce maudit Yankee. L’avancée de mon groupe peut donc être plus franche et rapide. Maintenant, il faut fait vite.

8 octobre 1864 : Message du Padre indiquant que Custard Pie est la 5° victime de Guiche. Bordel ! Le groupe du Padre a accroché Guiche mais ce dernier a reculé. De mon côté, je presse les hommes pour rejoindre le Padre au plus vite.

9 octobre 1864 : Je me lance dans une reconnaissance et je repère pour la première fois Guiche et tout son bataillon. C’est au total 3 cavaliers et 3 fantassins qui sont sous mes yeux. J’enrage de ne pas pouvoir lui sauter dessus ! Je courrais à une mort certaine en m’exposant face à une troupe plus nombreuse que la mienne. En effet, seuls les membres de mon bataillon suivent le rythme. Patience, Guiche ! Encore 24 heures et on te sabrera !



Dernière édition par Salamander le Dim 2 Fév - 12:13, édité 1 fois

Salamander

Salamander

10 octobre 1864 : Journée de merde ! Que des mauvaises nouvelles ! Le soigneur MonMoile qui était au sud de notre position s’est fait trucider par les Indiens. Comment se fait-il qu’il y ait des Indiens dans cette zone ? On n’en finira pas avec cette racaille verte ! Donc, notre ligne directe de ravitaillement est coupée. Comment prévenir ceux qui nous rejoignent ?
Foutue guerre !
Guiche s’est barré comme un voleur. Je n’ai jamais vu des Yankees se sauver aussi vite. Par contre, je n’ai pas encore pu donner un coup de sabre.  On ne lâchera pas Guiche comme ça ! Il a une dette envers la Génépy Company.
Enfin dans ce flot de mauvaises nouvelles, il est réconfortant de faire la jonction avec le groupe du Padre. Nous voici maintenant un nombre suffisant pour guerroyer.

11 octobre 1864 : Nous voici devant un terrain vide ! Plus personne ! Aucun Yankee en vue. Je pars en reconnaissance. Après avoir grimpé sur les buttes et arbres environnants, c’est avant que le jour ne baisse que je repère Guiche m’observant à la longue-vue, tranquillement installé sur une colline. Il me nargue ! Je lui envoie un message pour le faire agir en homme, c’est-à-dire, accepter le combat.

12 octobre 1864 : Guiche est parti. Il a laissé un message planté sur un arbre. Ce message m’est destiné. En gros, Guiche explique qu’il ne peut rester. Je pense qu’il croit que nous sommes beaucoup plus nombreux que son bataillon.
Notre groupe se soude. Les deux indépendants suivent avec élan notre rythme. Ils sont un renfort appréciable et bienvenu.
En fin de journée, le chef de la Soldiers of Freedom, Big Ben, est repéré. Guiche a donc rejoint sa compagnie. On risque de se prendre toute la SoF sur le râble ce qui risque d’être carrément pénible. Prudence dans notre avancée.
L’inquiétude grandit dans notre groupe car nous sommes isolés. Le front n’est pas très loin mais il faut traverser la montagne pour y aller. J’envoie une reconnaissance en haut de la montagne pour connaître la situation et savoir si nous pouvons encore avancer sans risquer de se retrouver avec des Nordistes dans les reins.
Une bonne nouvelle : le sergent-chef Galloway rejoint la Génépy Company avec son fantassin. Le moral remonte en même temps que les effectifs.

13 octobre 1864 : Ce matin, Big Ben est parti. Comme Guiche, il se sauve. La SoF doit donc agir au nord-est de notre position. La poursuite de Guiche devient périlleuse car nous nous enfonçons toujours plus vers le nord. La reconnaissance en montagne de la veille me réconforte : on n’est pas complètement isolé. Par contre, pas de nouvelles du sud et des Indiens.

14 octobre 1864 : Je fais une reconnaissance au nord de notre position et je découvre une artillerie ennemie flanquée d’un fantassin. Je m’approche au plus près et je découvre un groupe Yankee. Il y a 6 cavaliers, 3 fantassins, 1 soigneur et 1 artillerie. Parmi les cavaliers, il y a 2 jeunes caporaux de la compagnie d’instruction nordiste. Le reste appartient à la 7eme Compagnie. Cette compagnie nordiste s’est faite taillée en pièces à plusieurs reprises lors de la dernière campagne. Elle est considérée comme étant de piètre qualité. Il faut toujours se méfier des rumeurs. Je décide cependant avec Lapin Blanc et James Stewart de monter une attaque éclaire sur l’artillerie dans la nuit.
Profitant de l’obscurité, nous avançons doucement jusqu’à la lisière de la forêt. Rien ne bouge. Tout le monde semble endormi. L’artillerie est là. Un beau canon de 12. La lune le fait briller. Nous nous mettons alors en position et c’est James Stewart qui donne le signal de l’attaque en égorgeant la sentinelle postée près du canon. Lapin Blanc et moi nous jetons sur le fût et commençons à le remplir poudre. Malheureusement, James Stewart ne parvient pas à tuer la deuxième sentinelle qui était un peu plus loin. L’alerte est donnée. Bordel ! Avec Lapin Blanc, on fait au plus vite pour boucher le canon. Le petit camp Yankee est sens dessus dessous. James Stewart et Lapin Blanc tirent pendant que je m’occupe du canon mais on doit partir. Les Yankees arrivent en nombre vers le canon. Je dois filer avec mes deux hommes. Nous sommes alors accrochés en forêts par ces maudits Yankees. Le canon est mis à l’abri et tire sur nous. Bordel ! Je n’ai pas réussi à le boucher.
Le reste de la nuit est très rude car les Yankees sont beaucoup plus nombreux que nous. Lapin Blanc et James Stewart sont blessés assez gravement. Nous devons nous cacher dans la forêt en attendant qu’une occasion pour fuir se présente. Je soigne Lapin Blanc du mieux que je peux avec le matériel qu’il a dans son barda. James Stewart tient le coup. Moi, je n’ai rien. Un miracle !
C’est au petit jour que nous pouvons nous sauver non sans avoir sabrer quelques fantassins Yankees pour nous ouvrir le chemin. Je rejoins notre groupe et expose la situation.

15 octobre 1864 : J’ai pris une balle perdue dans le bras gauche en observant les positions yankees. Rien de grave. C’est juste gênant pour tenir les rênes mais ça va. Notre groupe se met en position pour attaquer ces Yankees. On ne doit pas les laisser partir ceux-là !
Bordel ! Au sud, Lord No Hope Jeff et Moile ont été tués par les Indiens. Mais que fait l’EM ?



Dernière édition par Salamander le Dim 9 Fév - 11:55, édité 1 fois

Salamander

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16 octobre 1864 : J’ai envoyé une reconnaissance dans la montagne pour voir l’évolution du front de la SPWAW. Les Yankees sont de plus en plus nombreux en face. Ils sont maintenant une bonne dizaine. Ils se montrent relativement peu agressifs et restent dans les bois. C’est très étonnant mais on ne va pas se plaindre. J’ai l’impression qu’ils attendent que des feuilles leur poussent dessus ! DLG, le fondateur de la 7eme compagnie, remplit un rôle d’éclaireur apparemment.
Bonne nouvelle : Lord No Hope Jeff a recruté MonFred, un nouveau soigneur. La Génépy a plus de soigneurs que n’en avait la défunte Phoenix (première compagnie médicale du Sud) !!

17 octobre 1864 : L’éclaireur envoyé dans les montagnes est revenu. Bordel ! On est « en l’air » ! La SPWAW recule et nous sommes maintenant bien au nord de leur position. Autrement dit, on a des Yankees presqu’à portée de fusil sur notre gauche. Notre situation devient épineuse. Je demande à ce que notre campement soit reculé près des montagnes afin de pouvoir se replier au cas où les Yankees décideraient d’attaquer.
Lapin Blanc va finir par y passer. DLG et le cavalier Paolito viennent encore de s’acharner sur lui. Heureusement, nous avons vigoureusement répondu et avons tué Paolito. J’espère que nous ne nous sommes pas trop avancés. Le canon yankee est en réparation à l’arrière. Il nous est malheureusement impossible de monter une opération contre lui.
La passivité des Yankees qui sont en forêt m’inquiète. La 7eme compagnie n’est pas une unité très valeureuse mais elle doit avoir du ressort quand même. J’espère que mon inquiétude n’est pas fondée.
Molly Stinx a du boulot. Elle est seule. Vivement que les autres soigneurs arrivent car on va finir par morfler sévère !

18 octobre 1864 : Un carnage ! Nous avons subi un véritable carnage. Au milieu de la nuit, le bataillon de Guiche nous a foncé dessus comme l’éclair. Bishop, qui montait le garde, a été égorgé. Puis Guiche et ses cavaliers ont fondu sur notre petit campement. En toute hâte, nous avons organisé un semblant de résistance et avons pu repousser les cavaliers. Nous nous attendions au pire et il arriva quand les fantassins de Guiche sont entrés en action. Le camp a été littéralement haché par les tirs de fusil. La nuit a été très longue. Tout le monde a été blessé plus ou moins gravement. Lapin Blanc, déjà très touché, a sombré dans l’inconscience tandis que James Stewart tenait bravement son poste malgré ses profondes blessures.
Il y a eu une accalmie de 2 ou 3 heures puis les cavaliers de Guiche sont revenus. Malgré nos tirs, ils ont réussi à achever Lapin Blanc. James Stewart a été tué également dans notre repli. Sans le courage du cavalier Francis Tite qui a réussi à endiguer les attaques des cavaliers yankees, nous serions tous morts.
La fête est finie ! Nous allons nous replier et attendre les renforts qui vont mettre beaucoup de temps à arriver. Guiche nous a fait très mal. Mais patience car, un jour, nous lui rendrons la monnaie de sa pièce.

19 octobre 1864 : Avant de me replier, je n’ai pu m’empêcher de tirer quelques coups de feu en direction de Guiche. Je crois l’avoir touché mais je n’ai pas l’impression que c’est grave. Des nouvelles plus réjouissantes nous sont enfin parvenues : le bataillon complet de Noodle est très près de nous. Parallèlement à cela, Le Bénédictain, Le Sacristain et Tuco, les grouillots du Padre, nous rejoignent aussi. Normalement, sous 48 heures, nous serons donc une force conséquente pour entreprendre des actions.
Molly est nulle ! Elle n’a pas été foutue de me faire un pansement correct ! On dirait qu’elle a la tête ailleurs. Serait-elle amoureuse ? Si oui, de qui ? J’espère que ce n’est pas de moi…
Je suis allé en montagne voir l’évolution du front SPWAW. Ça recule vite de notre côté. Les Yankees nous présentent leur flanc. J’envoie un message au chef de la SPWAW pour savoir s’il y a lieu de prévoir une action.
En redescendant de la montagne, je me suis fait attaquer par un Indien. Mais qu’est-ce qu’il foutait là celui-là ? Enfin, ce saligaud m’a entaillé le bras et la jambe gauche. Je vais finir par y passer à ce rythme-là !

20 octobre 1864 : Noodle est en vue. Ça fait plaisir de voir les renforts. GunNRozie, le chef de la SPWAW, verrait d’un bon œil une attaque de notre part sur les Yankees qui lui font face. Avec le Padre, on étudie la question. Rien d’autre à signaler aujourd’hui.

22 octobre 1864 : Le regroupement se fait. Des hommes de la Milice sont arrivés. Il semble bien que l’EM a décidé d’agir contre les Peaux-Rouges. C’est plutôt une bonne nouvelle.
Autre bonne nouvelle, les hommes du Padre sont en vue. On va finir par avoir un groupe conséquent. Mes grouillots sont encore loin, malheureusement.
Pour avoir une meilleure idée de ce qu’il se passe, je suis allé au nord, vers notre ancien campement. Je m’attendais à tout sauf à ce que j’y ai vu ! Plus de Guiche, plus de 7eme compagnie ! A la place, un instructeur de la compagnie d’instruction du Nord et 3 jeunes recrues. Puis plus rien autour d’eux.
Je pense qu’on peut se les farcir rapidement avant de se retourner vers les Yankees qui sont toujours de l’autre côté de la montagne.
Molly n’ayant pas daigné me soigner, je suis obligé de le faire moi-même. C’est pas très efficace mais c’est mieux que rien. Elle ne perd rien pour attendre. Je pense qu’elle va se prendre mon pied dans l’arrière-train dès que j’irai mieux.

Salamander

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23 octobre 1864 : Je reste toute la journée à observer les Yankees dans la forêt. Aucun d’eux ne bouge. Et si c’était des leurres ?
En tout cas, j’ai eu tort de rester si loin de notre campement si longtemps.
Des coups de feu ont retenti du côté du campement. C’est avec effroi que j’ai vu l’attaque des Yankees à travers la montagne. J’ai suivi l’accrochage à la longue-vue. Un fantassin en moins chez les Bleus pour un cavalier chez nous. En portant mon regard aussi loin que j’ai pu, j’ai vu apparaître un flot bleu à la crête des montagnes. Vite ! Il faut rejoindre ! C’est rageant de se faire attraper si tôt ! Si les Yankees avaient attendus quelques jours de plus, nous aurions reçu nos renforts et aurions pu les recevoir plus efficacement.
Bon, en tout cas, le danger ne viendra pas des 4 péquins au nord de notre position. Je les surveillerai quand même au cas où.

24 octobre 1864 : En rejoignant notre groupe, je découvre les Nordistes qui ont traversé les montagnes et qui se déversent dans la plaine. Il y en a une nuée. On ne va jamais tenir devant ce flot ! Avant de faire quoi que ce soit, je prends le temps d’observer ce beau monde : non seulement, il y a des Commandos du Crépuscule avec le capitaine Gégé, mais il y a aussi la Company of Marines. Tout ce beau monde représente environ 30 combattants. Ce n’est pas à 7 ou 8 qu’on va les arrêter !
Je charge le premier fantassin qui se présente. Le Padre m’imite. Purée, ces salauds de Yankees devaient m’attendre car j’ai reçu un tir nourri qui m’a touché à divers endroits. Si Molly ne me soigne pas, je vais y passer, c’est sûr !
Il ne faut pas qu’on insiste. J’ai ordonné à tout le monde de reculer. Notre mort ne servirait à rien.

25 octobre 1864 : La déferlante bleue continue. C’est à croire qu’on à toute l’armée de Lincoln sur le dos ! Nous ne pouvons offrir aucune résistance sérieuse. Malgré mes ordres, les cavaliers Francis Tite et Vahalhalla ont été tués par ces maudits Yankees. Le Bénédictain y est passé aussi en moins de deux. Je dirais même en moins d’une minute. Une vraie boucherie !
Mes blessures ne guérissent pas bien vite aussi je me suis retiré en arrière mais sur une colline pour pouvoir observer l’ennemi. En route, j’ai croisé Wyatt Jones, le chef de la Company of Marines et j’ai vidé mon chargeur dans sa direction. Je crains, malheureusement, ne pas l’avoir beaucoup touché. Si j’avais été en pleine forme, il en aurait été certainement autrement.
Le Padre m’inquiète. Il reste stoïquement, seul, en avant de ma position qui est elle-même déjà avancée. Il ne semble pas être conscient du danger. Les hommes tombent autour de lui sans que cela ne le fasse réagir.
Serait-il protégé par Dieu ? Non, c’est impossible ! Il n’y croit pas lui-même en Dieu ! Peut-être cuve-t-il le génépi qu’il ne manque pas de boire par longues (et fréquentes) rasades...
J’ai envoyé un éclaireur du côté de la SPWAW et un messager à l’EM pour savoir si je dois me démerder tout seul, comme d’habitude, ou si quelque chose est prévu par les huiles de notre armée dans mon secteur.

26 octobre 1864 : Les Bleus avancent toujours. Ils semblent se diriger plein est sans vraiment s’inquiéter de notre présence. Prudence cependant car ces maudits Yankees veulent peut-être tout simplement nous affronter en plaine. Il leur suffit pour cela de contourner une petite colline flanquée d’une forêt pour nous rejoindre.
Les renforts pointent le bout de leur nez. Le fantassin Génépy est à portée de longue-vue tandis que Moile, James Stewart et Lapin Blanc, mes grouillots, ne sont plus qu’à 4 jours de marche de notre position.
Le Padre semble enfin avoir compris qu’il était dans une position exposée. Rocco le lui a rappelé en lui raccourcissant sa bure !
Molly doit le faire exprès ! Ses pansements ne tiennent pas. Je perds encore plus de sang qu’avant son intervention. Elle va finir le travail des Yankees. Si je m’en sors vivant, j’irai vérifier si elle a des diplômes.
Tranquillement installé sur mon poste d’observation, je n’ai pas vu arriver Wyatt Jones qui m’a déchargé son pistolet dans le buffet. C’est mon cheval qui m’a ramené à l’arrière. Une convalescence s’impose. On me fournit le génépi pour faire passer la douleur.

27 octobre 1864 : Je suis au plus mal. Les divers médicaments que j'ai pris font de l'effet mais ne semblent pas compatibles entre eux. J'ai mal partout. Je suis obligé de rester allongé près de Molly qui me toise plus qu'elle ne me soigne. Je suis dans l'incapacité de commander. Le Padre s'occupe de tout, normalement.
Une estafette de l'EM est arrivée. Elle vient porter les ordres. Comme si les huiles qui étaient loin de tout et surtout loin d'ici pouvaient savoir ce qu'il se passe ici !
Le Padre a réagi presqu'aussi violemment que moi. Ca fait plaisir ! J'ai demandé à ce qu'on attende encore 2 jours pour que les renforts arrivent et pour que j'ai le temps de me remettre un peu.
J'espère que demain ça ira mieux. Molly m'a promis de procéder à des soins efficaces. On verra bien...

Salamander

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29 octobre 1864 : Je me réveille. Une journée est passée sans que je ne l’ai vue. Les bruits de la bataille n’ont pas haché mon sommeil réparateur. Molly semble avoir retrouvé le mode d’emploi de ses bandages car elle a enfin réussi à me faire quelque chose de correct. Je n’irais pas jusqu’à dire que je ne sens plus rien mais ça va beaucoup mieux que ces derniers jours.
Le Padre me renseigne sur l’évolution du front. C’est pas brillant !
Dans la nuit, les CC ont tué Malandriny. C’est con car je m’étais attaché à lui. Je l’aurais bien vu incorporer la Génépy Company.
Donc, les CC et la Company of Marines sont dans la plaine. Les ordres de l’EM sont très difficiles à appliquer mais comment peut-il en être autrement puisque ces ronds de cuir sont à des lieues de notre enfer.
Bonne nouvelle, les hommes de mon bataillon arrivent. La Génépy se regroupe enfin. Voici presque la moitié de la compagnie au même endroit. On va pouvoir commencer à rigoler. Manque plus que Jeff comme d’habitude…
J’envoie une sentinelle dans les montagnes pour voir où en est la SPWAW.

30 octobre 1864 : Aujourd’hui, je me sens bien. La sentinelle envoyée du côté de la SPWAW me donne son rapport. C’est merveilleux car la SPWAW mène une vigoureuse contre-attaque et est revenue à notre hauteur. Notre flanc gauche est donc protégé.
Je pousse une reconnaissance dans la plaine pour estimer les forces ennemies. J’y vais seul avec prudence. J’avance suffisamment près pour apercevoir le capitaine Gégé avec tout son bataillon, les sous-lieutenants Rocco et Wyatt Jones et une multitude de fantassins.
Nous sommes clairement une force insuffisante pour leur tenir tête mais pas pour les harceler.
Alors que j’allais repartir à l’arrière, j’ai senti une démangeaison dans le bras droit. Machinalement, j’ai sorti mon sabre de son fourreau et j’ai enfoncé mes éperons dans les flancs de mon cheval. Wyatt Jones ! Ce salaud avait failli m’achever 3 jours plus tôt. Je l’ai donc chargé ! Je ne l’ai pas tué car il m’a vu venir et a fait en sorte que mes coups ne portent pas trop. Mais qu’est-ce que ça fait du bien de se défouler !
Demain, il va falloir s’organiser pour buter du Yankee.

31 octobre 1864 : Le Padre a failli y passer ! A mon avis, les Nordistes ont une dent contre les hommes d’église. C’est couvert de sang et en caleçon que le Padre a regagné notre poste en forêt auprès de Molly. Pourtant, un cavalier suicidaire yankee est allé jusqu’au campement pour essayer d’achever notre saint homme. Heureusement, Moile a achevé l’homme tranquillement d’un coup précis entre les 2 yeux. Molly a pu œuvrer au calme.
Du côté des Yankees, le capitaine Gégé m’a laissé un message indiquant qu’il m’aurait bien fait la peau si je n’étais pas allé à l’abri. Je me remets tout juste de mes blessures donc la prudence s’impose.
Un salopard de fantassin yankee m’a collé deux bastos. Les dégâts sont limités. Ça
ne m’empêchera pas d’aller sabrer.
Un messager de l’EM est venu nous apporter des ordres. Incroyable ! L’EM nous félicite pour nos opérations ! Nous avons failli être traduits en cour martiale plusieurs fois, voire passés par les armes. Bref, on va voir si c’est réalisable…

1 novembre 1864 : Devant la situation, j’ai réuni les membres de la compagnie pour savoir si l’on suivait les ordres de repli ou si on continuait à harceler les Yankees en conservant notre position avancée.
On va donc faire à notre idée. Je vais en informer l’EM. En face de nous, une grosse partie de la Company of Marines attend qu’on la détruise. On ne va pas se gêner.
Du côté des renforts, les choses se précisent sympathiquement : JF sans K ainsi que Hipps arrivent à nos côtés.
Excellente nouvelle : le caporal Malandriny et son grouillot nous rejoignent.
En observant les positions yankees, j’ai remarqué que Wyatt Jones, le chef de la Company of Marines, était en position avancée. Je l’ai chargé pour tâter sa résistance et aussi pour voir de plus près le dispositif défensif des Bleus. Génépy a couvert ma charge.
Si Wyatt reste en place, demain matin, on s’arrangera pour le renvoyer au paradis des Yankees…

2 novembre 1864 : J’ai failli y passer ce matin ! Alors que je dormais, Rocco et 2 fantassins m’ont sauté dessus et ont cherché à me tuer. Heureusement, leur maladresse additionnée à la protection miraculeuse que m’a apporté ma couverture a fait que je suis resté en vie.
Les Génépy-men (comme ils disent à l’EM) sont intervenus pour faire fuir ces maudits Yankees.
Une fois remis de cette attaque, j’ai soigné mes blessures comme j’ai pu en attendant l’hypothétique intervention réussie de Molly. D’ailleurs, il serait temps que les autres soigneurs de la Génépy arrivent car on mange sévère quand même !
Les Bleus ont détalé. Wyatt Jones a montré l’exemple et les fantassins ont suivi. Je pense que tout ce beau monde va rejoindre leurs camarades au sud-est.
On va s’attacher à éliminer le plus d’éléments possible. Moins il y a aura de renforts, plus la défense de nos camarades sera aisée.

Salamander

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3 novembre 1864 : Avec le Padre, nous avons décidé de frapper un grand coup. Pour cela, nous avons étudié les défenses yankees afin de se farcir un fantassin. Toute la journée, j’ai observé les allers et venues dans le camp ennemi. Enfin, je dis camp mais ce n’est pas vraiment le cas puisque les Bleus ne font que passer. Nous nous devons d’être un minimum efficace c'est-à-dire éliminer des troupes yankees pour soulager le front au sud-ouest. Sinon, nous ne pourrons jamais justifier notre action auprès de l’EM qui se fera un plaisir de nous créer des problèmes.
C’est en soirée que nous avons agi. Tuco a envoyé le signal en chargeant le fantassin désigné. Il est venu au rapport puis nous avons fait donner les fantassins. Moile, James Stewart et Le Sacristain ont envoyé un feu nourri. Les Yankees n’ont pas eu le temps de réagir que Lapin Blanc et moi-même avons fondu sur le pauvre Bleu bien amoché. Je crois l’avoir soulagé de ses souffrances d’un coup de pistolet en pleine tête.
L’opération n’a duré que quelques minutes.
Dans notre zone, les Yankees sont disposés en croissant de lune du nord à l’ouest. Ils ne sont pas groupés mais dispersés devant nous. Est-ce une force ou une faiblesse ? J’aurais tendance à dire que c’est une faiblesse mais il faut pour cela savoir en profiter.
J’ai envoyé une sentinelle dans la montagne pour connaître l’évolution du front de la SPWAW. J’espère qu’il avance toujours.
Du côté des effectifs, une bonne nouvelle est arrivée aujourd’hui : le 1° sergent-chef Rossignol a été promu sergent-chef et a pu enrôler un fantassin du nom de Chouette. Ce dernier a évidemment intégré la Génépy Company.

4 novembre 1864 : Ce matin, tout allait bien à part l’avancée d’un sergent-chef yankee. J’aurais dû me méfier.
La sentinelle qui était allée voir le front SPWAW revient avec d’excellentes nouvelles. Nos camarades avancent rapidement et sont maintenant au nord de notre position. Tout va bien de ce côté.
C’est peu après le déjeuner que les Yankees chargèrent, Rocco en tête. L’attaque a été si foudroyante que les fantassins Moile, Le Sacristain et James Stewart ont été sabrés sans qu’ils ne puissent réagir. Lapin Blanc, Génépy et moi-même avons contre-attaqué mais cela n’a pas semblé avoir de l’effet. J’ai donc ordonné le repli vers la forêt.
Ces maudits Yankees nous ont attiré dans un piège et on est tombé dedans. Bordel ! C’est vraiment rageant de se faire avoir comme ça. De toute façon, rien n’est perdu. Nous sommes encore suffisamment nombreux pour les harceler.
Je me console en pensant que le temps et l’énergie que les Bleus dépensent pour nous soulagent les défenseurs du fortin sud-est.
En tout cas, la leçon est retenue : on va se faire plus mobile.

5 novembre 1864 : Repli général ! Tel est le mot d’ordre. On se cale progressivement en forêt afin de se refaire une santé. Chang Pabong, notre soigneur/blanchisseur chinois, nous a rejoint. Il n’est pas de trop pour apporter quelques soins même s’il n’a pas le niveau de Molly.
Nous n’avons plus de nouvelles des Yankees. J’irai voir de plus près ce qu’il se passe demain.

7 novembre 1864 : Après deux jours de repos, nous revoici à peu près frais. Le Padre a été retapé par Molly et il galope à nouveau comme un lapin. Tuco est encore touché mais il est maintenant aux mains des soigneurs, le pauvre !
Je suis allé voir du côté des Yankees. Et là, surprise ! Ils ont déguerpi comme des voleurs ! Je poursuis donc mon avancée en m’éloignant de notre campement. Enfin, j’aperçois des cavaliers entourés de fantassins. En fait, devant moi s’étale une colonne qui file vers le Sud. Notre dernier affrontement n’a fait que les retarder légèrement comme je le pensais.
En y regardant de plus près, la colonne ne semble pas infinie ni très épaisse. Je suis plutôt face à une queue de colonne et j’entrevois une possibilité de s’amuser avec ces Yankees.
Alors que j’étais perdu dans mes pensées, à ma grande surprise, un cavalier Yankee s’avance vers moi avec un drapeau blanc. Ça m’étonnerait qu’il se rende ! En fait, c’est un parlementaire et pas n’importe quel parlementaire puisqu’il s’agit de Wyatt Jones, le chef de la Company of Marines !
« Face au courage dont tu as fait preuve, nous te laissons une chance de repartir sain et sauf auprès de tes camarades.

Nous te laissons jusqu'à demain 6h pour quitter cette zone. Sans quoi, je serai contraint d'ordonner à mes hommes de t'abattre.

Libre à toi de choisir ta destinée !! »
La surprise était totale. Pourquoi nous menacer plutôt que de passer aux actes ? Jusqu’à présent, je n’avais jamais vu un Yankee me proposer de retraiter. Il m’a alors semblé évident que Wyatt Jones cherchait à éviter le combat pour poursuivre sa route au Sud. La réflexion ne fit qu’un tour dans ma tête : il fallait accepter et feindre de partir pour aller au Nord attaquer la queue de colonne !
« L'offre que tu me fais me touche et va permettre au peu d'hommes qui sont encore avec moi de quitter cet enfer. Saches que nous sommes fiers d'avoir été décimés par la CoM.
Nous quitterons donc notre campement ce soir ou demain matin. »
Wyatt Jones a paru satisfait de la réponse.
« Sage décision.
Ce fut également un honneur pour les Marines de vous rencontrer. Vous avez fait preuve de courage, d'initiative. Hélas, ces valeurs que je respecte ont de plus en plus tendance à disparaître de nos jours.
Bonne continuation. »
Bon, ben, les Yankees ont l’air facile à berner. Méfions-nous quand même !
Comme je l’avais imaginé, les gars de la compagnie sont pour aller mettre nos sabres dans les reins des Yankees. Nous entamons donc notre repli vers… le Nord !

Salamander

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8 novembre 1864 : Après avoir longé la colline, nous repiquons vers la plaine, là où sont censés être les Yankees. Je pousse une reconnaissance mais il n’y a plus personne. C’est après avoir cherché de longues heures que je découvre un cavalier yankee bien au sud de notre nouvelle position. La colonne adverse nous est passée sous le nez ! On a intérêt à faire vite pour la rattraper. Je me demande qui de Wyatt ou de moi a gagné le plus avec cet accord cousu de fil blanc.
Une bonne nouvelle dans cette journée : nos soigneurs font des merveilles ! Molly, pour la première fois depuis le début de cette campagne, m’a soigné correctement. Je suis quasiment retapé. Le cavalier Tuco est aussi bien retapé. On va donc pouvoir repartir à l’attaque.
Toujours pas de nouvelles des renforts ! C’est à croire que les gars de la compagnie sont allés à la cueillette des champignons. Je vais leur passer un de ces savons quand ils vont enfin nous rejoindre !

9 novembre 1864 : Nous poussons nos recherches et commençons à repiquer au Sud avec beaucoup de prudence. JF sans K, Lapin Blanc et moi-même partons en éclaireur.
A un moment, j’aperçois un cavalier yankee bien au sud de notre position. Mais il disparaît rapidement. Je n’ai même pas eu le temps de signaler sa présence à mes compagnons.
La journée se poursuit au rythme des poésies. Le fantassin Génépy a mal pris ma dernière remarque moqueuse à l’égard de Molly. Il voudrait rien moins que me balancer un coup de pétoire du Padre, en déclamant cela par un poème !
Je réponds au malotru par un poème et le Padre s’y met également. On n’est décidément pas au bout de nos surprises à la Génépy Company !
Le soir approche lorsque je tombe sur un troupeau bleu. On les tient enfin !
Devant moi, s’étalent dans la plaine beaucoup de fantassins dispersés, le cavalier Yankee, Dadav, et ô surprise un Indien en la personne d’Oeil de Braise ! Ainsi, c’est donc vrai : les Indiens sont aux côtés des Yankees !
Je m’approche et décharge mon pistolet sur le premier fantassin Yankee à portée. Je crois avoir fait mouche à chaque coup. Je suis quand même plus adroit quand je suis en pleine santé !
Demain, on va essayer de se farcir un fantassin adverse, histoire de se rappeler aux bons souvenirs de Wyatt Jones…

10 novembre 1864 : Ah, la vache ! Les Yankees se sauvent. On a à peine le temps de les toucher qu’ils se barrent aussitôt. Je les comprends puisqu’ils doivent rejoindre leur ligne de front. Lapin Blanc a chargé un des fantassins mais je n’ai pas eu le temps de l’attaquer car il avait disparu. Ils sont très réactifs.
Je suis en pointe de notre groupe qui est coupé en deux. Le Padre traîne à l’arrière. Il a mis trop de tonneaux de génépi dans sa carriole !
Galloway n’est plus très loin de nous. Il revient du front nord et a traversé les zones centrales. Le récit de son périple va nous occuper lors des soirées calmes.
J’envoie un rapport à l’EM sur notre situation. J’espère en retour recevoir des infos sur ce qu’il se passe au sud de notre position.

12 novembre 1864 : Alors que la journée d’hier nous a permis de nous regrouper et de nous soigner, ce jour, nous allons pousser au sud pour retrouver ces Yankees qui se sauvent toujours.
Alors que nous nous levions d’une nuit réparatrice, une estafette aussi pressée qu’un citron nous a amené des nouvelles du front sud et de l’EM.
C’est le Padre qui nous a annoncé d’un cri hystérique que notre chevauchée était considérée comme un exploit. On nous citait en exemple ! Dingue ! D’une manière générale, l’EM félicitait chaudement les compagnies qui combattaient dans le coin. On a quand même mis un moment avant de réaliser que la Génépy Company était en odeur de sainteté.
La journée commençait donc bien. Qu’elle ne fut pas notre surprise de voir arriver un cavalier nordiste ! Il était seul et il nous a chargé. Nos tirs et nos coups de sabre n’ont pas réussi à le tuer avant qu’il ne touche le fantassin JF sans K. Lapin Blanc a visiblement pris un grand plaisir à achever ce caporal surgi de nulle part. Une inspection de ses papiers nous a appris qu’il s’agissait du caporal Créfieu du VIP (Victory Instruction Program). Pauvre gars ! Si jeune et déjà mort !
Après cet intermède, Molly et Chang Pabong ont distribué les soins à JF sans K ainsi qu’à Tuco avant que l’on continue à poursuivre les Nordistes. D’après les infos de l’EM, nous nous approchons des premières lignes. Je me méfie beaucoup car je n’aimerais pas, que d’un coup, les Yankees décident de nous liquider en faisant un demi-tour. Pour le moment, seul un sergent-major et quelques fantassins forment l’arrière-garde. Demain ou après, nous allons commencer à éliminer ces foutus Yankees.

13 novembre 1864 : Je croyais que la queue de colonne yankee avait atteint le front. Je me suis lourdement trompé. Ces maudits Bleus ne cessent de reculer. Dadav fait un sacré boulot en arrière garde. Il aide les fantassins à reculer sous nos coups et les protège de son corps. Ainsi, alors que je chargeais un fantassin en fin de journée, il s’est interposé et s’est ramassé mes coups de sabre.
Les attaques des fantassins Génépy et JF sans K ont été dispersées à cause des mouvements ennemis.
Notre progression vers le sud est saccadée. Nous approchons du front et à tout moment, les Yankees peuvent se retourner vers nous et chercher à nous éliminer.
J’espère que nos actions, à défaut d’éliminer des Bleus, permettent de soulager le front. Il n’y a pas de lieu sûr pour un blessé ennemi.

14 novembre 1864 : La journée a commencé comme d’habitude : on part à la recherche des Bleus que l’on voyait la veille et qui ont disparu dans la nuit. Les fantassins Génépy et JK sans K m’accompagnent en exploration. Il nous faut une bonne heure pour repérer un groupe de soldats avec, parmi eux, l’inoxydable Dadav. Nous nous calons en attendant que le reste de la compagnie nous rejoigne.
Mais à peine avions-nous jeté les sacs à terre qu’a surgi une section de fantassins. Ils s’en sont pris à Génépy le laissant pour mort. Ni JS sans K, ni moi n’avons eu le temps de réagir que déjà, ces soldats sortis du néant s’étaient déjà repliés avec l’aide bienveillante de Dadav.
Heureusement, Génépy était encore vivant et nous l’avons confié à Molly qui l’a amoureusement soigné.
JF sans K et moi-même avons poursuivi notre avancée. Encore une fois, les Yankees ont disparu de la plaine. Cependant, le bruit des armes nous indique que le front est plus proche que jamais. Nous devons absolument nous grouper avant d’aller plus loin. Nous sommes étirés comme un élastique !
C’est avec plaisir que nous voyons arriver le sergent-chef Galloway. Il est enfin à notre contact et les belles histoires de ses chevauchées vont égayer le feu de camp. Le Padre me signale qu’il a reconnu le soigneur Custard Pie qui descend des montagnes pour nous rejoindre. Nous serons donc un groupe de combat conséquent avec suffisamment de soigneurs pour tenir.

15 novembre 1864 : Les Yankees reculent toujours. C’est dingue comme le front est loin ! Je crains de plus en plus que nos défenses un peu plus au Sud aient lâché.
Heureusement, vers le début de l’après-midi, un poste sanitaire est repéré. Je m’approche en me disant qu’enfin on va pouvoir sabrer ces maudits Yankees. Tout mon groupe approche aussi. Je monte sur une petite butte pour avoir une meilleure vue.
Enfin ! Les Bleus sont là, alignés sur plusieurs rangs et coincés entre les montagnes et une forêt. En face d’eux, des barricades et nos troupes. Le front est enfin atteint !
Notre périple s’arrête ici. J’ordonne de monter notre campement un peu à l’arrière de nos positions, près d’un bois. Puis, avec le Padre, on prépare l’assaut de demain. Devant la supériorité des troupes adverses, on doit faire vite. On fond comme l’éclair, on tire et on sabre puis on recule. La leçon est retenue. Notre première véritable attaque va cependant être un peu courte car tout le monde n’est pas prêt.
Dans la nuit, je suis allé voir de plus près ce poste sanitaire. J’y découvre quelques soigneurs ainsi qu’un sous-lieutenant nordiste bien endommagé. Je pense que demain, on pourra l’achever.
Vraiment, je n’aime pas cette situation. A tout moment, les Bleus peuvent se retourner sur nous et nous tirer comme des lapins. De plus, si on s’enfonce trop, on va se retrouver dans un entonnoir ennemi. Un vrai piège s’étale devant nous.

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16 novembre 1864 : Note de Lapin Blanc
Ce matin, notre chef, Salamander, est tombé en chargeant. Avec l’aide de JF sans K, nous avons tiré son corps des griffes des Yankees et l’avons confié à la médicole chiéfesse Molly Stinx. Alors qu’on était presque dans notre campement, JF sans K a trouvé la mort mais son sacrifice n’a pas été vain puisque Molly nous a annoncé que notre chef n’était pas tout à fait mort. Elle nous a parlé de coma et d’évacuation. Voilà, je vais rendre ce carnet à notre chef pour qu’il sache à son réveil ce qui s’est passé. Les deux gars qui vont ramener Salamander dans un hôpital me font signe qu'ils partent. Bon rétablissement, chef. On te vengera !

19 novembre 1864 : Je me suis réveillé ce matin. Les chirurgiens ont fait du bon boulot. Je suis sûr d’avoir l’aspect d’un combattant tout neuf. Mais, en fait, à l’intérieur, c’est un peu cassé de partout. Sous mon bel uniforme tout neuf (l’autre était en lambeaux), je suis une vraie momie !
Comme j’ai retrouvé ces carnets posés à côté de moi, je peux poursuivre mes récits sans avoir perdu les précédents. J’ai encore du mal à me remémorer ce qu’il s’est passé pour que j’atterrisse ici. Je me rappelle juste avoir lancé mon cheval dans une charge et que Lapin Blanc me suivait de près. La dernière image était cette nuée d’étincelles et ces petits nuages de fumée. Une ligne de fantassin ! J’ai chargé une ligne de fantassin avec l’inconscience d’un caporal !
J’espère que la situation n’a pas dégénéré car je me suis sacrifié inutilement et surtout très bêtement. Comme je sors ce soir de l’hôpital, je prendrai des nouvelles. J’espère que l’EM pourra me donner des détails sur la situation.
Au réveil, j’ai également eu la surprise de découvrir un clébard au pied de mon lit. J’ai cru qu’il appartenait à un infirmier mais non. Quand j’ai mis mon uniforme et que j’ai pu quitter la zone de soin, le chien m’a suivi comme si j’étais son maître. Je l’ai chassé à plusieurs reprises mais, à chaque fois, il est revenu. Un chien n’a pas sa place dans la guerre. Enfin, comme il n’a pas lâché prise, je le garde à mes côtés. A mon avis, il va s’enfuir lors des premiers combats.

20 novembre 1864 : Je sors du mess des officiers. Les nouvelles sont à la fois bonnes et mauvaises. Le mauvais point est que Lapin Blanc, JF sans K, Génépy et MonFred se sont fait dessoudés depuis mon rapatriement. Le bon point est que le reste de la compagnie a pu faire sa jonction avec les BTK et la Milice. Apparemment, le Padre tient la baraque !
Il faut que je retourne au front aux côtés de mes hommes. Je ne peux pas les laisser seuls face à ces maudits Yankees. Mais les médecins ne veulent rien savoir et m’ont dit qu’il fallait que je reste en convalescence pendant 3 ou 4 semaines. Ils sont fous !
Quand j’ai compris qu’ils ne céderaient pas, j’ai joué profil bas et ils ont fini par me lâcher les éperons.
J’ai donc fait préparer mon cheval et au crépuscule, j’ai quitté le fort en direction du front. Les sentinelles ont encore le bon goût de ne pas poser de questions à chef de compagnie. Le chien a suivi. S’il est toujours là demain, il faudra que je lui trouve un nom.

21 novembre 1864 : Je suis toujours en route pour le front. C’est long ! Alors que j’étais sur une voie de chemin de fer vide, j’ai vu apparaître le 1° train sudiste. Le génie fait du bon boulot quand même.
Le chien me suit toujours. Il gambade autour de moi et semble infatigable. J’ai tiré quelques coups de feu pour voir s’il s’épouvanterait et s’enfuirait. Eh bien, non ! Il est resté. Il n’a pas paru effrayé. Il est donc habitué à cette guerre.
Donc je garde la bestiole. Il me sera sans doute utile à condition qu’il m’obéisse.
En passant devant une boutique de chez Momo, j’ai acheté un collier et une laisse pour le molosse et j’ai commencé à le dresser. Il semble de bonne composition.
Je ne lui ai toujours pas trouvé de nom. J’y réfléchis cette nuit.

22 novembre 1864 : Dobeuliou ! C’est le nom que j’ai donné au clébard ! Je progresse toujours vers le front avec le chien qui gambade à droite et à gauche. Pour le moment, il ne m’est d’aucune utilité mais sait-on jamais sur le front…
Une estafette du Padre m’a retrouvé. Comment a-t-elle fait ?
Bref, le message du Padre est très optimiste. Il indique que les Yankees tombent comme des mouches et qu’à ce rythme, l’enfer sera plein avant la fin de l’année. Padre m’indique également qu’il a personnellement renvoyé ad patres deux fantassins ennemis. Il me dit également que Jeff est arrivé sur le front. Incroyable !
Je fais donc presser le mouvement à mon cheval. Les douleurs s’estompent mais sont toujours présente. À vue de nez, je les aurai rejoints dans 2 ou 3 jours.

23 novembre 1864 : J’étais endormi non loin de la gare quand j’ai entendu une énorme fusillade. Cela venait du côté du fortin SEparable. Au bout de 3 heures environ, des flammes sont montées dans le ciel. Les Indiens et les Yankees ont sans doute attaqué le fortin. C’est pas bon signe de voir de la fumée et des flammes. Etant trop loin et trop fatigué, je n’ai pas pris la peine d’aller en direction du fortin. J’imagine que l’EM a tout prévu.
Au réveil, je regarde en direction du fortin. Il n’y a plus de gros bruits de combat. A la place, monte une grande colonne de fumée.
Je reprends mon chemin et c’est vers le début de l’après-midi que je réussis à choper un mec qui a l’air au courant. En fait, il n’en a que l’air puisqu’il n’est sûr de rien. Il m’affirme que le fortin est tombé et que les Indiens arrivent et qu’ils vont nous scalper.
J’en intercepte un autre qui m’affirme que le fortin est toujours debout et que l’attaque a été repoussée.
Bref, c’est le bordel ! Je regarde encore en direction du fortin. Toujours la grande colonne de fumée. Un peu moins grande que ce matin en y regardant plus attentivement. Ouais, ben, j’ai l’impression que le fortin n’est plus debout. C’est la merde ! La compagnie avait ses quartiers là-bas !
Je demande une confirmation auprès de l’EM. Le temps de trouver un télégraphe et c’est parti. La réponse arrive dans l’heure et elle confirme que le fortin est tombé mais que la situation est sous contrôle. Mon œil !

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24 novembre 1864 : Ce matin, un vent de panique a gagné la plupart des Sudistes que je croise : les Indiens arrivent et ils vont tout scalper !
J’avise un télégraphe et je demande à l’EM des précisions. C’est dingue ce que le progrès rend la vie plus facile ! Bref, j’attends 3 bonnes heures avant d’avoir une réponse : on doit défendre la gare coûte que coûte.
Je fais demi-tour et me dirige vers la gare. Au nord, d’énormes fortifications ont été mises en place. Du beau boulot. Ça doit pouvoir arrêter un ouragan. Mais quelle surprise de constater qu’au sud de la gare, il n’y a rien ! Pas le moindre petit tas de cailloux !
Je parcours la plaine comme beaucoup de Sudistes qui surgissent de partout dans un grand chaos. Je repère la colline au sud-est et j’y découvre un Indien. Mais je connais cet Indien ! C’est Œil de Braise. Je l’avais chargé lorsque l’on poursuivait les CC et la CoM.
Alors que je retourne vers la gare, deux surprises m’attendent.
Sagement assis sur une poutre posée à terre, le fantassin JF sans K m’attend et m’annonce que toute la Génépy suit le mouvement sudiste et se replie vers la gare. Je lui confie les ordres pour la compagnie : tout le monde au sud de la gare.
La deuxième surprise est de taille. Une estafette de l’EM tout juste descendue du train vient à ma rencontre. C’est en fait un officier du génie. Il se présente et déploie un plan des alentours de la gare. Et, là, froidement, à deux pas des Indiens, il m’annonce qu’il faut tout mettre en œuvre pour réaliser le plan de fortification qu’il me présente. C’est titanesque ! On doit réaliser au sud ce qui a été fait au nord de la gare.
Je crois qu’il a mal pris mon rire moqueur. Il a replié son plan et est allé s’adresser à un autre chef de compagnie.

25 novembre 1864 : C’est toujours le plus grand désordre autour de la gare. Les quelques ordres que je donne ne sont absolument pas pris en compte. D’autres officiers donne d’autres ordres. Dès lors, je préfère arrêter de participer à ce chaos et je me lance dans l’observation.
Les Indiens arrivent peu à peu. Celui que j’ai vu hier est maintenant accompagné par 5 de ses congénères. Ils restent tous derrière la colline tandis que l’un d’eux est posté à la crête. En prenant bien soin d’observer, son visage me dit quelque chose. Comme si je connaissais le bestiaux.
En milieu d’après-midi, arrive un membre de l’EM. J’en n’avais jamais vu un si près d’un front ! Il prend les choses en main. La gare doit être protégée à tout prix. Je lui parle de l’officier du génie pour voulait construire une forteresse. De mauvaise foi, il me répond que c’était un excellent plan mais que le temps manquait un petit peu. Sur ces bonnes paroles sorties d’un manuel de propagande, je retourne à mes observations.
Les Indiens ne bougent pas. Ils s’agglutinent doucement.
Redneck ! C’est Redneck qui observe nos installations. Ce traître qui était l’apôtre du dialogue avec les Indiens du temps où il était sudiste, est maintenant à la tête de ces sauvages.

26 novembre 1864 : C’est au cours de la matinée que sont arrivés les BTK. Ils se sont placés autour de la gare et ont organisé leur poste de combat. Les renforts affluent de partout depuis que l’EM a rameuté tout le monde. Par contre, je n’ai pas de nouvelles des gars de la compagnie. Ils arrivaient de loin mais ils traînent comme d’habitude !
Je passe mon temps à observer les Indiens. Ils ne bougent pas. J’ai l’impression qu’ils se contentent de nous observer. J’ai un doute sur leur objectif : la gare ou le fort ?

27 novembre 1864 : Les Sudistes s’agglutinent de plus en plus contre la gare. Il y a maintenant une véritable muraille humaine devant ce bâtiment. Les Indiens ne bougent toujours pas. Ils préparent quelques choses, c’est sûr !
C’est en fin de journée que JF sans K vient me voir. Il a repéré Squall Leonheart. Ce nom résonne comme un coup de tonnerre !
C’était au début de la campagne de Cross Point. Nous longions la frontière indienne pour prendre les Nordistes de flanc. Pour gagner de la fatigue, nous sommes alors descendus dans la plaine au lieu de continuer notre chemin dans les collines et les montagnes.
Après quelque temps, nous nous sommes retrouvés devant des Indiens dont le chef était Squall Leonheart. Nous avons montré les signes les plus pacifistes possibles mais ces sauvages nous ont massacrés sur place !
Je ne sais par quel miracle, nous nous sommes retrouvés dans un hôpital de chez nous. On s’était toujours juré de nous venger. Et, là, l’occasion se présentait.
C’est donc avec un sourire aux lèvres que je suis allé planter mon sabre dans les côtes de l’emplumé en chef. Lapin Blanc lui a tiré dessus mais il n’est pas vraiment doué. Même Dobeuliou y est allé d’un coup de canines !
Il n’y a pas à dire, ça soulage !

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28 novembre 1864 : Il y a de plus en plus de Sudistes autour de la gare. L’organisation de ces troupes prend forme.
Les Indiens ont attaqué ce matin. Enfin, c’était très frileux puisque seuls 3 ou 4 de ces sauvages sont venus nous chatouiller. Je crois bien que la gare n’est pas leur objectif. Tous les défenseurs l’ont compris et nous progressons prudemment dans la plaine vers le sud.
J’ai été touché par une sorte de grand bâton avec une boule au bout. J’ai pu esquiver le premier coup mais je n’ai pas vu arriver le deuxième coup qui a touché également mon cheval. A présent, mon canasson boîte. Me voilà dans de beaux draps !
Comme les Indiens reculent et semblent nous éviter, je reste sur place pour permettre au cheval de se remettre.
La Génépy est toujours dispersée mais les premiers éléments arrivent au compte-goutte.
Dès que le Padre sera là, on avisera pour changer de coin.

29 novembre 1864 : Aujourd’hui, mon cheval va mieux. Le regroupement de nos forces est maintenant très important tandis que les Indiens semblent nous fuir.
Nazdreg, le chef de la compagnie BTK, me demande de venir. Une réunion des chefs des différentes compagnies qui sont dans le coin est organisée. En gros, il faut botter le cul des sauvages ce qui devrait être facilement accepté par les hommes.
C’est en fin d’après-midi que tout se met en place. La cavalerie lance la charge. Les Indiens sont surpris de notre rapidité. Ils ont été surpris en plein repas. On sabre, on taille, on tranche mais ces sauvages détalent comme des lapins. À la Génépy, on a un si gros contentieux avec les emplumés que je prends un plaisir certains à sabrer, tailler, trancher. Lapin Blanc est près de moi, comme d’habitude, et s’en donne aussi à cœur joie. Dobeuliou participe également. Il ne doit pas aimer les Indiens.
De retour de notre expédition punitive, on peut compter 4 sauvages à terre. Ils ont rejoint leurs ancêtres. Une bonne soirée en somme !

1 décembre 1864 : Voilà deux jours que nous progressons vers le sud. Ce matin, nous avons chargé Indiens et Nordistes et avons encore fait un carnage. Cette alliance entre les Yankees et les Emplumés est vraiment contre nature ! Cela fait des dizaines d’années que les Peaux-Rouges se font massacrés par les hommes en bleu et, maintenant, ils combattent à leur côté.
La réunion entre tous les chefs de compagnie du front fait état de notre avancée et de ses conséquences. Nous avons enfoncé le flanc de l’attaque indo-nordiste du fort sud et avons ainsi coupé en deux la force ennemie. Il va maintenant falloir se retourner soit vers l’est, soit vers l’ouest. Après plusieurs heures de conjecture, il est décidé de reporter la décision à demain. Toute la beauté de l’organisation militaire est résumée là !
J’ai des nouvelles du Padre. Il combat avec une partie des membres de la Génépy au nord-est de la gare. La compagnie est donc coupée en deux. J’espère que nos efforts ne seront pas vains et qu’ils serviront à sauver les planches qui constituent cette gare désormais plutôt inutile.

2 décembre 1864 : Après une nouvelle réunion des chefs de compagnie de la zone, avec un membre de l’EM, les BTK et la Milice remonte vers le nord-est pour défendre la gare. Tous les autres combattants doivent continuer la poursuite. J’ai émis des doutes sur la Génépy mais on m’a envoyé promener.
Comme d’habitude, l’EM fait ce qu’il veut de son côté et, moi, je fais à mon idée. En l’occurrence, mon idée est de regrouper la compagnie. Le Padre m’a envoyé un message indiquant qu’il n’arrivait pas à coordonner le front sur lequel il était. Il enrage, il jure, même !
En face de lui, les CC avec le capitaine Gégé et la CoM avec Wyatt Jones. On a un compte à régler avec tout ce beau monde !
J’avise les quelques gars de la compagnie qui sont avec moi qu’on va changer d’air.

3 décembre 1864 : La grande ballade vers l’est commence. Je suis de près les BTK et la Milice. Ils sont diablement efficaces, ces p’tits gars ! Comme nous, ils semblent peu nombreux mais cela n’enlève rien à leur efficacité.
Cela devient facile de progresser. Il faut aussi reconnaître que les Indiens et les Nordistes de la zone sont très dispersés. On se croirait dans un stand de tir ! J’ai encore essuyé mon sabre sur le dos d’un de ces sauvages.
En fin de soirée, je reçois un message bien triste : le Padre a été rapatrié dans le fort suite à de multiples attaques d’un lapin et des Indiens. D’ici, j’imagine les propos peu châtiés qu’il a dû employer pour qualifier les lapins et les Indiens.

4 décembre 1864 : La journée commence bien puisque je viens de voir le fantassin Moile descendre un Emplumé. Ça remonte le moral !
Le nettoyage de la zone forestière est donc entamé. J’entends de temps à autre des coups de feu. Alors que j’étais tourné vers l’est, j’entends, près de ma position, une série de coups de feu. Je me retourne et vois qu’un fantassin Yankee est aux prises avec plusieurs cavaliers sudistes. N’écoutant que mon courage, je cours achever le pauvre fantassin.
C’est vraiment une bonne journée !
En fin d’après-midi, alors que j’étais en train de prendre des nouvelles des gars de la compagnie, est arrivé de nulle part Œil de Braise. Je suis au milieu d’un groupe de cavaliers sudistes mais c’est moi qu’il vise. Je ne suis pas la cible la plus facile et je ne reçois que quelques faibles coups. Le temps de comprendre ce qu’il se passe, Œil de Braise est déjà reparti. Incroyable !
C’est dans la soirée que je constate que mes mains tremblent. Je fais venir un soigneur qui m’annonce que j’ai été empoissonné par une fléchette. Il me fournit quelques plantes qui sont un anti-dote. Il me dit que j’en ai pour quelques jours.
Heureusement que je ne suis pas en plein front car j’ai vraiment du mal à manier mon sabre.

Salamander

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5 décembre 1864 : Les Indiens commencent à se faire très rares mais pas les Outlaws ! Lapin Blanc qui venait d’attaquer un sauvage, s’est fait attaquer violemment par une bande d’Outlaws. Il s’en est sorti de justesse mais il est dans un sale état. L’action qui a été très rapide a été menée par le célèbre Gaap. Je n’ai pas eu le temps de réagir que ces vandales étaient déjà partis. Il va falloir faire quelque chose contre ces hommes sans foi ni loi.
Décidément, tout le monde est contre le Sud. Il ne manque plus que les Mexicains et la coupe sera pleine !

6 décembre 1864 : Alors que je rassemblais mes affaires pour faire route vers la gare, les Outlaws sont revenus pour achever Lapin Blanc. Ce dernier n’a même pas réagi. Il était trop gravement blessé et attendait tranquillement que les soigneurs arrivent.
J’enrage !
La colère à peine passée, je reçois un message de Nazdreg, le chef des BTK. Il veut monter une opération contre les Outlaws et veut se payer le plus recherché : Gaap. Mon sang ne fait qu’un tour et je confirme mon engagement ainsi que celui du fantassin Moile. Nous nous rendons alors dans le campement des BTK et y retrouvons également des gars de la Milice.
Gaap a été repéré derrière une touffe de forêt. Le plan est de l’obliger à venir vers nous et à le fusiller sur place sans autre forme de procès.
Vahalentin, Nazdreg et moi chargeons le vandale après que les fantassins Jake Dark, Moile, Max Rockatansky, George E Pickett et Steven Roop l’aient copieusement plombé.
C’est Vahalentin qui l’a achevé.
Cela ne ramènera pas Lapin Blanc plus tôt mais ça soulage d’autant plus que le bandit était en cavale depuis 15 mois.
Une bonne nouvelle n’arrivant pas seule, le caporal Henry Clay et son fantassin nous ont rejoint. Je pense que c’est une bonne recrue. On dirait qu’il connaît la guerre.

7 décembre 1864 : Depuis ce matin, une rumeur se propage dans les rangs sudistes : la Furtive aurait détruit un de nos bâtiments comme à l’époque de Dundee. Pour le moment, personne n’est sûr de rien. Il faut que je trouve un télégraphe pour savoir de quoi il retourne auprès de l’EM. Je file donc à la gare qui est toujours debout. Les Yankees aidés par les Emplumés s’en rapprochent dangereusement.
Après plusieurs heures d’attente, j’ai enfin une réponse. Oui, un des fortins qui étaient au nord a bien été détruit pas la furtive. La rumeur était donc vraie !
Accessoirement, l’EM m’apprend que la Génépy Compagy va sans doute être envoyée sur un autre front dès que des renforts conséquents seront arrivés. Il va falloir que je voie ça de plus près en allant dans les locaux de l’EM.

8 décembre 1864 : Je rejoins une partie de mes hommes à l’est de la gare. Je ne suis pas mécontent de les revoir. On fait un point avec Jeff et Bishop, le second du Padre. Les Emplumés étant moins mobiles puisque le front est bloqué, on va pouvoir se venger des affronts reçus à Cross Point. Ces sauvages nous avaient massacrés à deux reprises sans qu’on puisse réagir. Donc là, ça va saigner !
Pour ce qui est des Yankees, ils semblent arriver au nord de la gare face à des défenseurs au nombre bien faible. Ça risque d’être très chaud !
Jeff, à peine parti de notre petite réunion, revient avec un grand sourire aux lèvres malgré ses profondes blessures. Il a achevé un shaman ! Un maudit sorcier qui commande aux animaux. Une véritable plaie !
La Génépy se déchaîne puisque Moile et La Bénédictain capturent chacun un guerrier indien.
Puis arrive mon tour. Galloway et Hipps entame un cavalier indien et c’est guidé par Dobeuliou, mon clebs, que je trouve l’emplumé blessé. Je n’ai pas le cœur à le laisser souffrir et je l’achève avec une certaine joie.
Je n’avais pas encore d’emplumé dans mon CV. C’est maintenant chose faite !
Cette belle journée s’achève pour la Génépy sur trois mauvaises nouvelles : Jeff et les fantassins JF sans K et Le Bénédictain ont été rapatriés en urgence au fort suite à de grosses blessures dues en grande partie aux animaux contrôlés par ces maudits sorciers.
Le fantassin Génépy a failli y passer et il s’en est fallu d’un rien pour qu’il ne nous quitte.
C’est à la tombée de la nuit que je reçois une convocation de l’EM pour « discuter » de la situation. Depuis quand l’EM discute-t-il ?

Salamander

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9 décembre 1864 : C’est très tôt que je quitte la gare pour rejoindre la réunion organisée par l’EM. La sentinelle à l’entrée me laisse passer en me faisant un garde-à-vous impeccable. La Garde Patriotique a été bien recyclée.
Dans la salle, je sens dans le brouhaha une certaine tension. Les compagnies qui sont dans la zone sud des combats sont toutes représentées. J’aperçois même des représentants des brigades qui sont dans la zone nord.
Le général Keldrilh n’a pas fait le déplacement. Il est occupé à autre chose nous dit-on. C’est donc Jema, Cyril de Virginie et Robb Stark qui mènent la réunion dont l’objet est de savoir ce que l’on va faire.
C’est à ce moment que j’apprends avec effroi que les Nordistes ont évacué la zone nord des combats et se sont rabattus sur nous. Bref, nous combattons à 2 ou 3 contre 1. Je comprends mieux la rumeur indiquant qu’on subissait de lourdes pertes à l’ouest.
Mais pourquoi une si grande réunion ? Un télégramme aurait suffi pour nous informer. Non, il y a autre chose. Chacun le sent bien. Un gars de la SPWAW explose « On est dans la mouise et vous, à l’EM, vous ne nous menez nulle part ! ». Un gars de la brigade Dixie insiste sur le fait qu’il faut un espoir pour défendre jusqu’à la mort et qu’en l’état, on n’en a aucun.
Les officiers de l’EM semblent assez impuissants devant ces attaques en règle. Ils n’ont pas de solutions viables et ont convoqué cette réunion pour en trouver. Incroyable ! L’EM nous demande notre avis. Il faut dire que la situation est très sombre.
Après plusieurs heures de discussion, il ressort deux tendances : on s’accroche jusqu’à la mort ou on tente quelque chose.
Je repars de cette réunion le soir sans que la question ne soit tranchée.

10 décembre 1864 : Après une courte nuit, je retrouve mes hommes au sud-est de la gare. En milieu de matinée, je reçois un message des BTK. Ils vont lancer un grand assaut contre les Emplumés dans l’après-midi. On convient que la Génépy interviendra juste après leur assaut.
A l’heure dite, je m’installe pour observer la méthode des BTK. Je vois un bel élan qui propulse les fantassins en avant puis les cavaliers. Les Indiens sont vite débordés et plient sous les coups de boutoir. Résultat : 4 sauvages ont trépassé.
Et là, au lieu de se replier comme tout bon manuel militaire le préconise, les BTK restent en place et campe littéralement sur les morts adverses.
Mon bataillon passe à l’assaut aussi et jette son dévolu sur un guerrier. Les fantassins Moile et James Stewart canardent tandis que je me lance à l‘attaque de l’Emplumé. Malheureusement, je le loupe. Il se débat et esquive les coups. Dobeuliou me suit et le mord également. Finalement, c’est Grosse Tête qui suivait le combat qui achève l’Indien. Aujourd’hui était une bonne journée !

12 décembre 1864 : Rien ne bouge sur le front depuis hier. Les Indiens se font discrets. Je repère un guerrier dans une position avancée. Avec les fantassins Moile et James Stewart, je mets sur pied une action pour s’en débarrasser. Il suffit juste qu’on attende la fin de journée pour lancer notre assaut.
Mais en début d’après-midi, je reçois un message de Nazdreg, le chef des BTK. Ils vont donner l’assaut au paquet d’Emplumés qui sont à l’est de ma position. Il me demande de participer. J’accepte évidemment l’invitation. Leur action aura lieu en début de soirée. Je suspends donc l’action imaginée ce matin avec mon bataillon. On va attendre de voir ce que cela donne avant d’agir.
Bonne nouvelle : les cavaliers Tuco et Lapin Blanc ainsi que le Padre sont de retour dans la zone. Ils sont autour de la gare. Demain, ils seront à mes côtés et ça va chauffer !
A l’heure dite, je m’installe sur une petite colline pour suivre l’action de ces fêlés de BTK. Des gars de la Milice et même un bataillon d’Outlaws est de la partie. Rapidement, leur charge culbute un puis deux sauvages. Tout va pour le mieux et Nazdreg me fait savoir que je dois me tenir prêt à intervenir.
Des coups de feu et de grands cris me font tourner la tête vers la gare. Les Indiens et les nordistes sont en train de l’attaquer en bousculant nos lignes !
Immédiatement, je fais part de la situation à Nazdreg et lui indique que je vais concentrer mon action sur la défense de la gare.
Je sors ma longue vue pour constater que des Indiens sont parvenus à endommager la gare. J’assiste aussi à l’assaut des CC avec Gégé en tête au nord de la gare. Nos troupes sont réactives et empêchent ces maudits Yankees d’approcher du bâtiment. Je reconnais l’insigne des SPWAW et je suis rassuré : les Bleus ne passeront pas.
A l’est, dans mon coin, les Indiens attaquent subitement et fondent sur la zone tenue par le Sacristain et nos soigneurs. Immédiatement, je fais intervenir mes fantassins qui parviennent à se débarrasser d’un guerrier. Je vois Custard Pie soigner le Sacristain sous les flèches indiennes et Chang Pabong, notre blanchisseur chinois, protéger la gare avec son corps.
Au Sud, le Padre mène une lutte contre 2 Indiens et 2 soldats Yankees qui finissent par être trucidés par les hommes qui se trouvent dans la zone.
De toutes parts, les lignes se sont resserrées très rapidement. C’est à croire que chacun savait que l’assaut était pour ce soir.
En attendant, du côté des BTK, le « nettoyage » comme ils disent continue. La défense indienne à l’est de la gare devient symbolique. Le chemin s’ouvre pour une action.

13 décembre 1864 : Je profite du calme de la matinée pour observer les alentours de la gare et faire un bilan de la bataille d’hier.
Les Indiens et les Nordistes se sont installés au nord de la gare après leur échec. Sur le terrain, il y a quand même pas mal de morts sudistes. Les ouvrages défensifs au nord de la gare ont été quasiment tous détruits par les Nordistes.
Je distingue nettement les officiers encourager les hommes et organiser la défense en prévision du prochain assaut qui risque, selon toute vraisemblance de venir par le nord et l’ouest puisque l’est a montré une grande résistance. Je n’arrive pas à distinguer ce qu’il se passe à l’ouest de la gare. Je pense que nos souffrances de la veille ne seront pas inutiles et que les défenseurs de l’ouest sauront répondre car le prochain assaut risque d’être plus furieux que celui d’hier.
Je reçois un télégramme de l’EM qui m’enjoins de venir prendre mes ordres de vive voix. C’est bien la première fois que l’EM ne m’envoie pas d’estafette ! Qu’est-ce que cela veut dire ?
Je me rends aussi vite que je peux dans les locaux de l’EM. Je ne voudrais pas que la gare soit attaquée durant mon absence.
En fait d’ordres, il s’agit du plan d’action pour la zone sud. La Génépy Company n’a pas encore d’ordres précis. Elle en recevra lorsque le moment sera venu. Lorsque l’adjudant-major Cyril de Virginie me remet le schéma de la bataille, les bras m’en tombent !
Cela fait 2 ans que je réclame des données stratégiques et, à chaque fois, je n’ai eu que des menaces de cour martiale. Et, là, brutalement, on me les donne. Je ne comprends plus rien !
Je croyais la Génépy Company pestiférée et moi avec et c’est plutôt l’inverse.
Je retourne auprès de mon bataillon avec de gros points d’interrogation. La guerre modifie les comportements. Je le savais mais là, c’est assez étourdissant !

Salamander

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14 décembre 1864 : La Génépy Company voit 2/3 de ses membres regroupés à l’est de la gare. On est donc presque au complet si l’on fait abstraction des quelques combattants qui sont dans la zone nord. Seul manque notable : Lord No Hope Jeff qui, une fois de plus, est à la traîne. Je vais lui passer un savon à ce salopiot !
Je reçois un rapport d’activité de Molly. Elle me fait part que les 5 soigneurs de la compagnie sont actifs et efficaces. J’en conclue donc que pour moi, Molly réserve son incompétence ! Je n’ai toujours pas digéré ses manques constants de soins à mon égard lorsque l’on poursuivait les CC et la CoM !
Je reçois un message de Nazdreg. Encore une opération des BTK/Milice ! Naturellement, j’y participe et Galloway avec. La Génépy se doit d’être présente !
L’assaut est, comme d’habitude, meurtrier et j’en profite pour ajouter un 2° emplumé à mon CV et pas des moindres puisqu’il s’agit de Géronimo. Ma soif de vengeance n’est toujours pas étanchée.
J’envoie un message au Padre pour lui dire de se magner et de venir à l’est trucider les sauvages. J’espère qu’il va faire vite.
Dobeuliou, mon chien, est toujours avec moi. Il attaque comme une vraie bête sauvage et il m’obéit au doigt et à l’œil comme si j’avais toujours été son maître.

15 décembre 1864 : J’observais le recul léger mais régulier des emplumés lorsque je reçois un message de l’EM. Encore une réunion !
Si tous les quatre matins, l’EM réunit les chefs de compagnie, on va finir par perdre cette guerre !
Arrivé sur place, c’est le sergent-major Jema qui présente les plans de l’EM. Oui, pour la première fois en trois ans, les ronds de cuir nous expliquent leur plan avant qu’il ne soit mis en place. J’en ai le tournis et je dois prendre une rasade de génépi pour retrouver mes esprits.
En y regardant de plus près, je m’aperçois que l’EM s’est rangé à l’avis général des chefs de compagnies. De ce côté-là, c’est une bonne nouvelle d’apprendre que l’on est écouté.
Je suis franchement impressionné de voir que le plan de l‘EM est très bien huilé. Il ne reste plus qu’à faire.
Je retourne dare-dare rejoindre mes hommes. A peine sorti de la gare, j’entends la voix du Padre qui fulmine contre les bisons, les bloqueurs, les Yankees qui ont attaqué son chariot. Bref, il est en pleine forme !
J’arrive à temps pour assister à une nouvelle attaque des BTK/Milice. Ils sont increvables ces gars-là !

16 décembre 1864 : Je m’approche au plus près des Indiens. Je les sens hésitant voire apeuré. En jetant un œil en direction de la gare, je devine la masse grise coincée derrière des barricades.
C’est avec surprise que je découvre le fantassin Moile à côté de moi. Il vient de passer les barricades et a abattu un emplumé. Je le félicite évidemment.
Ça s’est passé juste après le repas. J’étais tranquillement en train de discuter avec Moile quand toute une troupe de sauvages a attaqué. Ils étaient à cheval et avaient de gros casse-tête. Je me les suis pris en pleine face. Ça fait très mal ! J’ai bien cru que j’allais y passer. Heureusement, j’ai réussi à me traîner à l’arrière. Lors de cette attaque, j’ai entendu distinctement le nom de Géronimo. Je pense que c’est la tribu ou les proches de l’Indien que j’ai buté il y a quelques jours qui m’ont attaqué. Leur vengeance a loupé.
Il paraît qu’en fin de journée, le Padre avec quelques hommes de la Génépy sont enfin sorti de la gare et ont attaqué les Emplumés.
J’espère pouvoir faire le point demain car mes blessures sont importantes.

17 décembre 1864 : Je croyais être tranquille à l’arrière. Eh bien, c’est loupé ! Les soigneurs accompagnés par le fantassin James Stewart arrivent de la gare vers moi, c’est-à-dire vers l’arrière du front.
Or, après m’avoir soigné, Custard Pie est monté dans une tour de guet pour voir comment se passait le front sur lequel sévit toujours le Padre, goupillonnant à tour de bras. Il a alors annoncé que le front se portait bien et que les Indiens reculaient.
Puis, en regardant vers le sud, il a poussé un grand cri. Il a annoncé, à portée de fusil quasiment, une petite troupe d’Emplumés qui harcèle le flanc des BTK/Milice.
Merde ! Il n’y a plus d’arrière dans cette guerre. On va tous y passer !
Je suis trop faible pour pousser une reconnaissance. J’insiste pour que Custard Pie reste sur la tour de guet et indique tout mouvement des sauvages.
C’est en fin d’après-midi que le Padre est venu de mon côté. Il est couvert de sang et hurle par moment de retentissants « chargez !» en brandissant une bouteille de génépi. Il est en état de choc, visiblement. Molly et MonFred s’occupent de lui. Pauvre Padre !

Salamander

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18 décembre 1864 : Après une nuit réparatrice et les soins de MonFred et de Custard Pie qui est aussitôt remonté sur la tour de guet, je suis suffisamment vaillant pour me rendre compte de la situation.
J’apprends de la bouche de Molly que le fantassin Moile y est passé hier. Un loup ! C’est un loup invoqué par un sorcier indien qui l’a achevé. J’ai de la haine contre ces emplumés. Je ne sais pas si ma soif de vengeance sera un jour étanchée.
Les Indiens au sud de nos positions font des ravages dans les rangs des BTK/Milice. C’est normal puisque ces lâches attaquent les blessés. Dès qu’il y aura quelques combattants, on les exterminera !
En fin de journée, je reçois un message de Nazdreg. Il a beaucoup de blessés et veut savoir si je peux lui envoyer quelques soigneurs de la Génépy. J’avise Molly de la demande et elle me répond qu’elle ira avec Custard Pie et MonFred tandis que MonMoile et Chang Pabong resteront avec nous. Elle me fait remarquer que le soigneur Glycol suit la compagnie et reste donc avec nous. J’envoie la réponse positive à Nazdreg.
Bon, au niveau des soins, ça roule.
Pour ce qui est du front nord, les Indiens se font rentrer dedans mais restent dangereux. Je me dis que le plan de l’EM peut peut-être marcher…

19 décembre 1864 : Comme prévu, les 3 soigneurs qui vont aider les BTK/Milice nous quittent après des derniers soins. J’espère qu’ils pourront en sauver beaucoup d’une mort certaine.
Du côté de nos Indiens du sud, il y a quelques mouvements. Il semble que les éléments avancés ont reculé et ont été remplacé par d’autres. Une sorte de roulement en quelque sorte. Ça n’augure rien de bon car ça veut dire qu’ils sont bien plus nombreux que ce que j’imaginais.
J’organise une petite opération avec le fantassin James Stewart et le cavalier Lapin Blanc pour voir cela de plus près. Dans un premier temps, je pars seul en reconnaissance. Dans un petit bois, se trouvent 3 Indiens. Plus loin, derrière des barricades en mauvais état, je vois un autre groupe d’Indiens plus important que celui dans le bois. Notre petite expédition a donc des chances de réussir. Nous opérerons au milieu de la nuit.

20 décembre 1864 : C’est la nuit. Un petit croissant de lune permet de se repérer. C’est juste ce qu’il faut. Les Indiens sont bien là. Ils semblent dormir autour d’un petit tas de braises encore un peu rouges. Je fais signe à James Stewart et à Lapin Blanc de se tenir prêt. Notre but est d’en envoyer un au paradis des Emplumés. On doit faire vite et n’en faire qu’une bouchée !
C’est James Stewart qui donne le signal en déchargeant son fusil sur une des formes couchées. Puis je passe à l’assaut en compagnie de Lapin Blanc. Alors que j’arrive à hauteur d’un des sauvages, ce dernier se relève et m’assène deux coups de tomahawk tandis que les autres se lèvent comme des diables sortant de leur boîte. On est tombé dans un piège !
La surprise, c’est nous qui l’avons eue et nous nous dégageons du bois dans un désordre suffisant pour ne pas atteindre notre objectif. Nous n’avons tué aucun de ces sauvages !
Nous rentrons déçus. Je me suis encore ramassé des blessures qu’heureusement MonFred soigne avec dextérité. Il est quand même plus efficace que Molly !
C’est après un petit somme réparateur que je reçois un message de l’EM. C’est fou ce que l’EM communique ces derniers temps ! C’est avec stupéfaction que j’apprends qu’une trêve a été conclue avec les Indiens que nous avons attaqués cette nuit !
Le monde devient fou. Maintenant, il va falloir soulever les plumes des Indiens pour connaître leur tribu et consulter un mode d’emploi pour savoir si on peut le frapper ou pas.
Je réunis donc la compagnie pour leur annoncer la nouvelle. Le Padre résume le sentiment de chacun en plantant sa bouteille de génépi sur la table : « Dieu m’a appris à ne pas faire de différence entre les hommes. Alors pas de différence entre les tribus ! ».
Puisque le sud de nos positions n’est théoriquement plus menacé, nous remontons vers le nord.

21 décembre 1864 : La journée était très calme jusqu’à ce que je reçoive un message de l’EM. Encore un ! Décidément, on a des hommes de plumes à la tête de notre armée !
Je m’attends au pire et, une fois de plus, les bras m’en tombent. Je suis convoqué au fort avant qu’il ne soit détruit pour y prendre mes galons de sous-lieutenant ainsi qu’un nouveau fantassin.
Ah, ben, merde, alors ! Je vais devenir officier par le grade. Je n’en reviens pas !
Je préviens la compagnie et laisse le commandement au Padre. Est-ce que l’EM me fournira un nouvel uniforme avec ces nouveaux galons ? Bof, après tout, je m’en moque !
Je prépare donc mes affaires et je me rends à la gare.
Alors que je partais, Lord No Hope Jeff m’interpelle et me donne un bout de peau sur lequel est écrit en mauvais anglais le texte suivant :

***********************AVIS AUX SUDISTES********************
Attaque prévu: Jeudi 21 décembre, entre 22h00 et 23h00
Objectif: Gare
Raison: J'aime pas les Sioux et les Hurons, je ne veux pas qu'il détruise cet objectif.
PostScriptum: Restons discret!
***************************************************************


Je ne sais que penser de ce message qu’un Indien a fait parvenir à quelques cavaliers sudistes.
Par précaution, je fais prévenir les chefs de la SPWAW qui sont en charge du secteur nord de la gare. Ici, à l’est, les Indiens ne pourront pas passer car ils sont à la fois trop loin de la gare et moins nombreux que nous.
Je ne partirai que demain afin de parer une éventuelle attaque indienne sur la gare. En attendant, je me place sur une colline qui surplombe la gare et nos défenses. Et j’attends.

Salamander

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22 décembre 1864 : Le réveil s’est passé en douceur. Le front est calme et la gare est toujours debout. Je me suis endormi hier soir en attendant cette attaque qui n’a pas eu lieu. Je me renseigne quand même au cas où j’aurais dormi trop profondément. Rien ! Il ne s’est rien passé cette nuit. Le front a été très calme. Peut-être même l’une des nuits les plus calmes !
Je ne sais pas si l’Indien qui a envoyé ce message l’a fait pour nous empêcher de dormir ou pour rapporter une vérité. Cette guerre est vraiment étonnante.
Je retourne voir le Padre une dernière fois avant de partir au fort. Je l’attrape au retour d’une expédition que lui et son bataillon ont monté. Il a un large sourire et, en me voyant, sort une bouteille de génépi de derrière les fagots.
« Chef, goutte-moi ça et trinquons au shaman que je viens de renvoyer au paradis ! »
Eh bien, fêtons cette bonne nouvelle. Le Padre m’annonce que c’est le fantassin Bishop qui a achevé le sorcier indien et il complète en expliquant que Bishop faisait des merveilles ces derniers temps puisqu’il a buté 3 Emplumés en 5 jours ! Je félicite chaudement Bishop. Il faudra penser à distribuer quelques décorations de compagnie.
Je passe les dernières consignes au Padre avant de rejoindre la gare.

23 décembre 1864 : C’est assez tard dans la soirée d’hier que je suis arrivé à la gare. Ce n’est donc que ce matin que j’ai pu voir l’état de la bâtisse et des défenses autour. J’ai tout le loisir d’observer puisqu’on me signale que le train est en retard.
Les traces de l’assaut d’il y a une semaine sont encore visibles malgré les réparations effectuées par le Tigres. La gare semble encore solide et c’est normal puisqu’elle va servir encore pour un moment.
Au sud de la gare, je repère un officier du génie. En m’approchant, je m’aperçois que c’est celui que j’avais rencontré lors de mon arrivée en défense. Il m’avait présenté un plan de défense extravagant comprenant un nombre important de barricades et tours de guet. Je lui avais bien ri au nez. Alors que je ne suis plus qu’à quelques mètres de lui, il me regarde et commence à sourire. Il m’a reconnu ! Je l’évite en me concentrant sur les ouvrages réalisés. Lui me regarde toujours avec un sourire en coin. C’est incroyable ! La plaine déserte au sud de la gare a été transformée en ouvrage de Vauban. J’essaie de me remémorer le plan de fortification mais je n’y parviens pas. Je n’avais jeté qu’un bref coup d’œil dessus.
En croisant le regard vengeur de l’officier du génie, j’ai la certitude qu’il a fait réaliser ce qu’il a sur son plan au millimètre près. Je me garde bien de lui demander car il serait capable de me rire au nez !

25 décembre 1864 : Deuxième jour de train. Juste avant de monter dedans, un messager m’a apporté des nouvelles du front. Les fantassins Bishop et Le Sacristain se sont faits hacher par les Emplumés. Merde ! Je vois d’ici le Padre furibond. Les Indiens risquent de regretter leur geste !
Malgré les secousses du train, je me mets à rêver un peu. Ici, pas trop de risques. On peut baisser sa vigilance et penser à autre chose. J’attrape un journal qui souhaite un joyeux Noël à tous ses lecteurs. Joyeux Noël ? Bon sang ! C’est quand Noël ? Un gars répond à ma question et me dit que c’est aujourd’hui. Je n’y avais même pas pensé ! Je regrette amèrement d’être allé chercher mon grade et un nouveau fantassin. Ma place était au milieu de mes hommes à essayer de fêter Noël avec plusieurs bouteilles de génépi. Merde ! Je loupe tout sur ce coup !
Trois coups de sifflet retentissent soudainement. Ils indiquent qu’on est proche du fort et que le train va ralentir pour laisser descendre ceux qui veulent y aller. Je prends mes affaires et, comme tout le monde, je saute du train qui reprend déjà de la vitesse.
Le fort n’est pas loin.

26 décembre 1864 : Je suis arrivé cette nuit au fort. Je n’ai donc pas pu voir les dégâts qu’il a subis. Ce matin, je peux faire le tour et je suis effaré ! Toute, absolument toute l’artillerie a été enlevée. Le fort est sans défense ! Il y a beaucoup de Sudistes mais au lieu de fortifier le fort, ils le détruisent peu à peu. Je ne comprends pas ou, plutôt, j’ai peur de comprendre.
J’ai toutes les peines du monde à trouver le commandement dans ce fort sens dessus dessous. L’un me donne une direction qu’un deuxième change.
Enfin, j’arrive dans la bonne salle et j’y découvre le sergent-major Jema qui gesticule et lance de grands ordres dans l’encadrement d’une fenêtre ouverte.
J’attends quelques minutes que ça se calme mais en vain. Je me décide donc à l’interrompre et c’est avec agacement que d’un signe de tête, il m’indique de m’adresser à son secrétaire. C’est donc un brave soldat tout aussi occupé que son chef qui me remet mon brevet d’officier accompagné des galons de sous-lieutenant. Je quitte la salle en trouvant la cérémonie un peu fade. J’en organiserai une avec les gars de la Génépy. Ce ne sera pas dur de faire mieux !
En regardant les papiers que l’on m’a remis, je découvre qu’un certain Georges Bouche vient intégrer mon bataillon. Il ne me reste plus qu’à trouver le type et à se barrer de ce coin qui sent la fin du monde.

Salamander

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27 décembre 1864 : C’est en fin de matinée que j’ai enfin trouvé le fameux Georges Bouche. Il ne m’est apparu ni futé ni débrouillard. Son air assez hébété ne le sert pas, c’est certains. J’espère en faire un combattant correct. On verra à l’usure. En attendant, je l’envoie à l’équipement prendre possession d’un fusil de précision, de lunettes de visée et de bottes légères. Avec ça, il sera opérationnel.
En début d’après-midi, je reçois un télégramme du Padre. Sur le coup, j’ai peur qu’il ne soit encore rapatrié mais, non ! Il m’annonce son retour au fort pour sa promotion. Ben, merde, alors ! Le Padre va devenir adjudant-major ! Il me dit aussi qu’il enrôlera un type de plus dans son bataillon. Mais ce n’est pas tout. Il m’annonce aussi que Galloway revient pour être promu sergent-major et pour enrôler lui aussi un grouillot. Excellentes nouvelles que cela !
Que fais-je ? J’attends le Padre et Galloway pour revenir au front ou j’y vais de suite ?
Je cherche Georges Bouche pour savoir où il en est de ses préparatifs. Je le trouve installé sur un tonneau en train de boire un whisky ! En plus, ce morfalou n’a pas pris son matériel médical ! Ca commence mal pour lui !

28 décembre 1864 : J’attends Georges Bouche depuis plus d’une heure. Bien sûr, j’ai fouillé le fort mais il est trop vaste. La cohue n’aide pas non plus à retrouver ce que l’on cherche. Je me suis donc assis au pied du drapeau qui est au centre de la place d’arme. Une position idéale pour observer ce qu’il se passe.
Une chose est claire, c’est que le fort va être aussi ouvert qu’un moulin. Les soldats se donnent beaucoup de peine pour le rendre inutilisable.
C’est vers 10h00 qu’arrive Georges Bouche. Ses bredouillantes excuses ne font que m’agacer encore plus. Cet ahuri n’a pas son matériel médical ! Je le fais partir directement pour le front. Je vais aller chercher son matériel médical moi-même afin de gagner du temps.
Alors que j’étais affairé à remplir mes sacoches de médicaments, le sergent-major Jema surgit et me crie qu’il faut que je déguerpisse du fort au plus vite sous peine de jugement hâtif et expéditif. Mon sang ne fait qu’un tour et je lui rétorque que je resterai ici jusqu’à ce que le Padre et Galloway aient rejoint ! Mais Jema est déjà parti.
Que faire ? Rester ou partir ? Je décide de rester au moins jusqu’à demain.

29 décembre 1864 : J’ai réussi à voir Jema ce matin. De son discours relativement décousu, j’ai compris que le fort doit être abandonné au plus tôt et que toutes les installations autour comme les ponts et tours de guet doivent être détruites. Je lui expose le cas du Padre et de Galloway. Il prend note en ne me promettant rien du tout.
Je reste donc sur place et essaye de me rendre utile à l’œuvre destructrice qui anime notre armée.
Je comprends également que l’on n’est pas près de revoir un fort et je passe plusieurs heures à prendre du matériel nécessaire pour survivre de longues semaines.
A la fin de la journée, j’avise une tour de guet branlante et la mets à terre en un temps record. Quelle gloire pour le Sud !

30 décembre 1864 : Je continue mon œuvre de démolition en m’attaquant à une autre tour de guet. Sauf que celle-là est plus résistante que celle d’hier. Après cet exploit qui restera dans les annales militaires, je retourne au fort et je constate que le travail de démantèlement avance à grand pas. Je ne comprends pas pourquoi on abîme le fort plutôt que le détruire.
Visiblement, c’est politique et cette explication se suffit à elle-même.
C’est en fin de journée que je reçois un message de Lord No Hope Jeff. Il est sur le front et me fait un compte-rendu succinct de se qu’il s’y passe. Nos pertes sont faibles tandis que nous faisons une avancée constante en liquidant Indien et Nordiste qui se présentent devant nous. Il m’indique également que les BTK/Milice sont partis très loin au nord pour détruire un bâtiment nordiste.
A part un hôpital, je ne vois pas ce que les Nordistes peuvent construire aussi près de nos lignes. Un fortin dans notre zone serait un suicide puisque toute l’armée qui était à l’ouest bascule à l’est.

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31 décembre 1864 : L’attente du Padre et de Galloway est trop longue. Ils devraient être là tous les deux depuis au moins hier. J’ai un mauvais pressentiment à leur égard.
D’un poste d’observation, je balaye la plaine au nord du fort. J’y vois une grosse quantité de combattants marchant le long de la voie de chemin de fer. Mais pas de train ! Il me semblait bien qu’il y avait plusieurs trains par jour et depuis ce matin, rien. Après plusieurs heures d’observation, je ne distingue toujours aucun train. La gare de l’ouest aurait-elle été prise ?
Si c’est le cas, ça veut dire que ça va chauffer ici-même dans très peu de temps.
Je mets plusieurs heures avant d’avoir la confirmation de ma crainte : la gare SOnmaqué est tombée hier soir. Aucune défense ne résiste à l’avancée de ces Yankees !
C’est en début de soirée que je quitte le fort pour rejoindre le pataud de Georges Bouche et ma compagnie.

1 janvier 1865 : Je retrouve Georges Bouche près de la voie de chemin de fer. Il attend ! Devant mon interrogation, il me dit qu’il attend le train pour aller au front. Le pauvre chou, la marche, ça le fatigue ! Je sens que je n’ai pas fini d’en baver avec cet ahuri !
C’est par la menace que je réussis à faire avancer Georges Bouche. Mais qu’il est lent ! On va se faire rattraper par les canons nordistes si on continue à son rythme. Alors que j’engueule Georges Bouche pour une énième fois, je sens une pointe de sabre dans le dos. Merde, les Nordistes m’ont surpris ! Mais, non, c’est le Padre qui est au bout du sabre ! Il va vers le fort pour sa promotion. Avec lui, se trouve Galloway. Je leur recommande de faire vite car les Nordistes arrivent à grands pas.

2 janvier 1865 : La progression vers la gare SEnelupin est très difficile. Partout où le regard porte, il y a des combattants de plusieurs compagnies. Tout le monde est mélangé mais va dans le même sens. Ça n’a pas l’aspect ni l’odeur d’une défaite mais on sent bien que les hommes pensent être dans une débâcle.
Un bruit court comme quoi des officiers sudistes refuseraient d’exécuter les ordres de l’EM. Sur le fond, je ne vais pas les blâmer puisque, moi-même, je suis peu enclin à suivre les ordres de l’EM. Sur la forme, il semble que ces officiers appellent ouvertement à la rébellion et, là, c’est condamnable car l’armée du Sud risque de se désagréger.
Enfin, je pense que la justice militaire va dans son aveuglement habituel frapper là où il ne faut pas. Il y a malheureusement quantité d’exemple.

3 janvier 1865 : J’arrive à la gare SEnlupin et j’y fait une halte pour attendre Georges Bouche. Un messager envoyé par Lord No Hope Jeff m’explique que la situation sur le front est délicate. Les Indiens devant nous reculent tandis que vient de l’est une force indienne importante. Il semble que l’on soit pris en étau. Les pertes sont nombreuses de notre côté : Génépy, MonFred, Moile et beaucoup de BTK/Milice.
Si j’avais su, je ne serais pas aller chercher cette promotion. Les Indiens semblent avoir repris leur tactique habituelle : venir de loin, frapper rapidement et repartir encore plus loin que leur point de départ. Malheureusement, à ce petit jeu, on ne peut pas faire grand-chose. Ce n’est pas avec cette limace de Georges Bouche que l’on va rattraper les Emplumés !
En fin d’après-midi, me parviennent deux télégrammes. Le premier vient du fort Nord et m’indique que le caporal Melfd et le fantassin Johasee Parmelee nous ont rejoints. Ils partent rejoindre les Génépymen rapatriés dans la zone nord.
Le deuxième télégramme vient du Padre : ce prêtre alternatif est devenu adjudant-major ! Il a enrôlé un fantassin français du nom de L’Abbé. La Génépy Company va finir par devenir une annexe de l’Eglise catholique !
Avant de repartir, j’en profite pour faire une revue des effectifs : la Génépy Company compte maintenant 26 combattants et 5 soigneurs. Pas mal !

Salamander

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4 janvier 1865 : C’est le télégraphiste de la gare qui m’a réveillé ce matin. Cette guerre rend tout le monde dingue ! En fait, il m’apporte un télégramme de l’EM. Diable ! Qu’est-ce qui peut être urgent au point de déranger un télégraphiste ?
Je lis le bout de papier et les bras m’en tombent ! Tout ce foin pour une élection ! En fait, des ronds de cuir ont pondu une espèce de constitution et une sorte de bureau doré pour 3 des leurs est créé. Ça me fait une belle jambe !
Ne peuvent être candidat que les ronds de cuir qui cirent leurs fauteuils dans les bureaux chauffés et qui mangent à leur faim à chaque repas, bref, tout le contraire des combattants !
Les chefs de compagnie sont sommés de venir voter.
Ben, c’est la meilleure de l’année ! Je dois abandonner mes hommes pour aller participer à cette parodie d’élection. Soit ! Puisque je ne peux faire autrement, je vais donc me rendre dans la salle de l’EM qui, d’après le télégramme, est provisoirement installée près de la gare à quelques lieues.
Un message arrive de Lapin Blanc. Il m’annonce qu’on perd beaucoup d’hommes dans la plaine au nord-est de la gare. Il a ordonné le repli car l’adversaire est trop puissant. Bordel ! Je donnerai beaucoup pour être sur place. Je griffonne des ordres pour Lapin Blanc. Puisqu’il se replie, autant qu’il attende le Padre, Galloway et moi pour s’exposer. Je lui ordonne de repérer les gués les plus proches pour aller plus à l’est.

5 janvier 1865 : A ma grande surprise, ce matin, je découvre Georges Bouche assis à regarder les mouches. Ce zozo attend mes ordres ! Je lui ordonne expressément d’aller rejoindre Lapin Blanc et je lui donne les coordonnées précises. Je crois qu’on m’a refilé le pire crétin d’Amérique !
Je me rends donc dans la salle où le fameux vote est organisé. En guise de salle, nous avons une construction branlante visiblement faite à la va-vite. Tout homme du Tigres qui se respecte aurait un frisson d’effroi en voyant cette cabane. Il y a du monde et beaucoup de parlotte pour pas grand-chose. J’admire au passage le total manque de connaissance du terrain de certains orateurs qui se présentent à ces élections. Il y a même des gars de passage qui veulent se présenter. Bref, c’est un vrai foutoir. Le pauvre Kéziah Manson a le rôle ingrat de faire passer cette élection pour un progrès. En piste, nous avons une belle brochette de gens que je n’ai que très rarement croisés. Je ne peux m’empêcher d’intervenir.
Bravo ! Ces élections sont vraiment un sommet dans le superflu ! J'aime bien l'idée que, pendant qu'on se paluche à voter au chaud, nos hommes crèvent le ventre ouvert par les Emplumés et par les Yankees.
Je suis sûr que chacun d'eux est impatient de connaître les résultats de cette élection ô combien indispensable au Sud.
Certains ronds de cuir n’apprécient pas mon intervention et les échanges fusent. Je ne vais pas les retranscrire ici car cela serait long et peu intéressant.
Alors que certains réclamaient le vote, le maître de cérémonie nous bredouille que les élections n’auront lieu que demain pour des raisons techniques. On nage dans le délire le plus complet !
C’est donc contraint et forcé que je passe la nuit ici.

6 janvier 1865 : En attendant le vote, l’EM nous fait un point sur la situation. D’abord, une mauvaise nouvelle annoncée depuis longtemps : le fort SOnwells a été pris par les Indiens. Je dis pris mais je devrais dire donné.
Même si c’était prévu depuis belle lurette et stratégiquement justifié, ça fout un coup au moral quand même !
Certains s’inquiètent du sort de l’adjudant-chef Emde qui était resté dans le fort pour le défendre à tout prix. Nos soldats lui ont effectivement tiré dessus et c’est par un assaut enlevé qu’il a été évacué de la bâtisse. Il sera jugé. C’est vraiment un mauvais coup pour le Sud. D’un côté, je doute que le jugement du chef de l’une des plus brillantes et efficaces compagnies de notre armée soit de nature à maintenir la cohésion. De l’autre côté, l’obstination de Emde à s’opposer aux ordres ternit considérablement l’aura de la SPWAW.
Ça doit être un sacré bordel quand même à l’EM pour que le chef de l’une des compagnies les plus respectueuses des ordres s’oppose ainsi ouvertement.
Alors que tout le monde pensait que l’on allait enfin pouvoir voter et rejoindre nos compagnies respectives, l’EM nous retient encore un moment pour nous présenter un plan global après cette opération. Je manque de tomber en syncope !
Nous avons maintenant des objectifs clairs et précis à plusieurs semaines. Ne nous enflammons pas trop car entre la théorie et la réalité, il y a parfois plus qu’un gouffre. En tout cas, les ronds de cuir pourront se vanter de nous avoir impressionnés avec leur beau plan.
C’est en milieu d’après-midi que nous passons au vote.
Après avoir glissé mon bulletin dans l’urne, je quitte ce lieu non sans avoir emporté quelques victuailles étalées sur des tables.

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7 janvier 1865 : J’ai dormi près du baraquement de l’EM. Je pars donc tôt ce matin pour rejoindre ma compagnie et c’est vers midi que je rejoins la limace Georges Bouche. Après quelques coups de pied au cul, il avance un suffisamment vite pour rattraper Bishop et le Bénédictain. Cela fait plaisir de voir d’autres gars de la compagnie.
En fin de journée, tout le reste de mon bataillon est en vue. Lapin Blanc me fait un topo de la situation : tous les gars de la compagnie redescendent du front pour prendre la route vers l’est en direction des gués.
Alors que Dobeuliou me fait la fête, j’aperçois un groupe d’Indiens. Ils sont visiblement comme des poissons dans l’eau au milieu des soldats Sudistes. Devant mon air interrogateur, Lapin Blanc m’explique que ce sont des Emplumés de la tribu des Blackfeet et qu’ils sont nos alliés. C’est dingue, ça ! J’ai passé un temps fou avec les membres de l’EM et aucun n’a précisé qu’on avait des alliés !
Je m’approche alors du groupe d’Indiens et les observe attentivement. Ben, en dehors de leurs peintures de guerre légèrement différentes, je ne vois pas ce qui les différencie de tous ceux que l’on a tués ces dernières semaines. Il faut reconnaître qu’ils sont courageux d’être avec des soldats qui ont tant de rancunes envers leurs congénères.

8 janvier 1865 : Ce matin, on s’organise ! Je fais donc le point avec les présents. En dehors de Molly-les-doigts-crochus-à-mon-égard, il n’y a que Jeff comme gradé. En dehors de Rossignol, Henri Clay, Malandriny et Melfd qui sont au nord, Le Padre et Galloway sont encore au sud à l’arrière mais je pense qu’ils doivent sentir le souffle chaud des canons nordistes. La rumeur dit que ces maudits Yankees ne sont plus qu’à quelques encablures de la gare SEnelupin. Et dire qu’on a tant souffert pour protéger cette gare ! Voilà qu’elle va tomber sans qu’un seul d’entre nous ne tente de la défendre !
Bref, on va vers l’est. On y atteindra forcément l’océan et on se mettra les doigts de pied en éventail !
En fin de journée, Custard Pie demande à me parler seul à seul. Qu’est-ce qu’il se passe encore ? Nous nous écartons du bivouac. Il me tend alors une enveloppe dans laquelle se trouvent un papier et un insigne.
Je déplie la lettre et en lis son contenu :
Ce fut un réel plaisir de se battre à vos côtés. C'est grâce à des hommes comme vous que nous savons pourquoi nous nous battons au sein de l'armée confédérée.
Signé : adjudant Angelo BLACK, second de la BTK

Je vous joins mon insigne en gage de nos amitiés. Mon bataillon et moi-même sommes vraiment ravis d'avoir passé un peu de temps à vos cotés; Angelo a bien résumé la chose.
A bientôt Salamander, j'espère en tout cas. Et passez le bonjour au Padre !
Signé : adjudant PUJ, BTK
Et de l’enveloppe, je sors cet insigne :
Carnets de campagne d'Appalake River par Salamander Btk10

J’ai beau être blasé, ça me fait quand même une drôle d’impression. Ces diables de BTK sont les premiers à accorder une valeur militaire à la Génépy Company. Ça ne s’oublie pas !

9 janvier 1865 : Nous partons de notre bivouac tard dans la matinée. Je fais ralentir notre marche pour deux raisons : attendre le Padre et Galloway et éviter de nous disperser dans le flux grandissant de combattants sudistes qui vont vers l’est.
Outre des Indiens, je dénombre aussi quelques hommes sans uniforme. Après quelques questions à droite à gauche, je finis par apprendre que ce sont des Outlaws. Ce n’est pas la troupe d’Ares. C’est encore une autre troupe.
Conclusion : soit la Confédération a des thunes pour payer ces mercenaires, soit ils sont trop impressionnés par notre puissance et préfèrent combattre avec nous plutôt que de se faire laminer, soit tout simplement, n’aiment-ils pas les Indiens.
Au plus nous avançons, au plus le flot de soldats grandit. J’ai bien peur que le passage de la rivière ne soit très difficile.
En fin de journée, je reçois un message du sous-lieutenant Captain, le chef de la 5° BAS. Il fait le point sur les compagnies et leur effectif dans la zone. Je lui renvoie les renseignements demandés par retour.

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10 janvier 1865 : Nous reprenons notre route toujours à petite vitesse. Je dois toujours littéralement pousser Georges Bouche pour qu’il avance. N’y tenant plus, ce dernier me réclame un cheval ! Ouais, ben avant de le voir en cavalier, j’aimerais qu’il me montre ses talents de fantassin. J’ai l’impression qu’il cherche à éviter la marche. J’ai de plus en plus de doute quant à son aptitude à combattre. J’espère me tromper.
C’est au milieu de l’après-midi que nous sommes arrivés aux abords de la rivière. Tout de suite, je fais monter le campement car nous allons y passer un moment !
Devant, ce n’est que cohue et masse grouillante pataugeant dans une eau que j’imagine froide. En prime, il y a une grande quantité de caïmans. Malgré tout cela, je ne doute pas un seul instant que nous passerons. La question est quand passerons-nous ?
Il est clair que le Padre va nous rejoindre avant que l’on soit de l’autre côté. Ma seule inquiétude concerne l’avancée des Yankees qui doit être rapide. Je veux bien les combattre mais pas dos à la rivière. Ce serait du suicide !
Je reçois de Captain un rapport qui récapitule les effectifs des compagnies présentes dans ce secteur. Il y a encore de quoi plumer les sauvages !

11 janvier 1865 : En me réveillant ce matin, je croyais naïvement que la masse de soldats qui était aux abords du gué serait passée sur l’autre rive. Eh bien, non ! J’ai même l’impression que non seulement personne n’est passé mais que la masse s’est agrandie.
Je m’approche de la rivière et je vais jusqu’à mettre les sabots de mon cheval dans l’eau. Il ne faut guère avancer pour sentir le sol descendre assez brutalement. Le gué semble très étroit et est complètement obstrué par des fantassins trop chargés, des chariots et des canons qui n’avancent que par petits à-coups.
Ça ne sent pas bon du tout ! On va avoir vraiment du mal à traverser. J’envoie deux éclaireurs au nord et au sud pour repérer d’autres gués. Dès l’arrivée du Padre, on fera mouvement si on ne peut traverser ici.
En attendant, je propose aux hommes qui sont avec moi de faire un carton sur les caïmans qui sont sur la berge d’en face. Ça les occupe et ça rend service aux gars passés sur l’autre rive.

12 janvier 1865 : Les soldats et les caïmans empêchent toujours d’envisager de traverser la rivière. On va finir pas crever au bord de cette rivière !
Ce matin, comme hier, en attendant, on s’entraîne sur les bestioles.
C’est vers midi qu’est arrivé un messager de l’EM. Ce sont les nouveaux ordres. On doit rester de ce côté de la rivière et remonter vers le nord. Au premier abord, ça me paraît risquer. Comme je veux avoir une vision claire de la situation, je vais donc me rendre dans le bâtiment branlant de l’EM afin de voir les cartes des combats à jour.
Je confie la compagnie à Lord No Hope Jeff. Il n’aura pas beaucoup de travail, à mon avis, et je suis sûr qu’à mon retour, rien n’aura bougé ici.

13 janvier 1865 : J’arrive en début de matinée à l’EM. Je suis étonné qu’il y ait encore de la vie dans ce bâtiment qui est maintenant si près du front.
En fait, c’est très mouvementé. Quelques chefs de compagnie ont fait comme moi et sont venus expliquer leur façon de penser quant aux derniers ordres. Le plus virulent de tous est le sous-lieutenant Captain, chef de la 5° BAS. Il refuse tout net de sacrifier ses hommes une nouvelle fois comme il dit. La protection des installations de la zone ouest a coûté très chère à la BAS et il met en cause l’EM.
Je suis étonné de constater que Captain n’est pas menacé de cour martiale comme le fait habituellement l’EM. Tout se perd dans cette armée.
Malgré ces échanges violents, je me concentre sur les dernières cartes mises à jour. Il semble évident que si nous restons de ce côté de la rivière, nous n’avons que peu de chance de survie. Malgré tout, je pense qu’il y a des possibilités. La masse Yankee semble être remontée vers le nord à la rencontre de nos troupes venant du nord-est. Il y a peut-être une place pour que l’on passe.
Je fais un croquis de la situation actuelle pour pouvoir en discuter lors du retour du Padre et de Galloway. En tout état de cause, il faudra qu’on prenne une décision rapidement, comme d’habitude.
Je quitte les lieux sans m’inquiéter plus du résultat de la discussion en cours. Comme d’habitude, on va faire à notre idée en essayant de ne pas être trop éloignés des ordres de l’EM.

14 janvier 1865 : De retour près de la rivière, je constate que la situation n’a pas évoluée. Enfin, si on voit bien qu’il y a plus de monde sur l’autre rive, je désespère de constater qu’il y a encore plus de monde de ce côté-ci.
Je décide de jeter un œil un peu plus au nord, là où un pont permet de passer à sec. C’est encore plus encombré ! Il y a aussi énormément de caïmans. Cette petite escapade me permet de constater que les compagnies qui devaient rester sur cette berge cherchent à aller de l’autre côté.
Que faire ? Passer de l’autre côté de la rivière ou rester et tenter quelque chose ? Il me tarde de retrouver le Padre pour trancher.

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15 janvier 1865 : La cohue, toujours et encore ! Le gué ne se vide pas. Même si je constate avec un certain soulagement qu’il y a de plus en plus de Sudistes sur l’autre rive, de ce côté, je ne vois qu’un flot grandissant. J’ignorais qu’il y avait autant de monde à l’ouest de la gare SEnelepin !
C’est en fin de journée qu’est arrivé le Padre avec Galloway et le fantassin l’Abbé. Le Padre a de beaux galons d’adjudant-major. Il aurait dû me demander les miens, ça lui aurait évité tout ce chemin !
Alors que je voulais enfin faire le point, la Padre m’arrête et me dit que nous devons avant toute chose profiter de nos retrouvailles pour fêter ce qui ne l’a pas été : ma promotion au grade de sous-lieutenant et la sienne au grade d’adjudant-major. Je proteste, bien sûr, mais le Padre me rétorque que vu la situation dans la rivière, rien ne changera avant demain. Il n’a pas tort !
Le Padre fait alors avancer son chariot. Cette carriole au bâchage ouvert aux quatre vents est toujours capable de rouler et de suivre l’homme d’église. Elle est toujours gardée par Bishop et ses acolytes. La pétoire est toujours à sa place, près du conducteur. Sous un amas de couvertures, se trouvent les tonnelets de génépi.
Pour cette occasion exceptionnelle, le Padre fait sauter les couvercles des tonnelets les plus anciens. Toute la compagnie profite donc de ce nectar. Même Molly en prend quelques rasades ! Heureusement qu’il n’y a pas de blessures à soigner !

16 janvier 1865 : La petite fête d’hier a laissé des traces. J’ai l’impression d’avoir un boulet de canon dans le crâne ! Ce n’est qu’en début d’après-midi que j’ai enfin les idées claires.
On n’a rien perdu car le gué est toujours aussi encombré. De plus en plus de monde a traversé et de plus en plus de soldats arrivent de l’ouest. Ça ne finira jamais !
En tout cas, tous les soldats venant de l’ouest nous annoncent que la gare SEnelupin est tombée. Les Yankees se rapprochent.
Comme je n’ai plus de nouvelle de l’EM, j’imagine qu’il a déménagé de son bâtiment trop près de la gare. Il va falloir que je retrouve leur nouveau lieu de villégiature. Je pense que, cette fois-ci, il va prendre soin d’être très éloigné du front.
Alors que je pensais cette journée perdue, c’est au crépuscule que je repère un trou dans le flot des soldats qui traversent le gué. Je rameute mon bataillon et nous filons dans la rivière. Lapin Blanc et moi-même montons les fantassins James Stewart et Georges Bouche sur nos chevaux et nous passons d’un seul trait la rivière.
On a réussi à passer en quelques minutes alors que cela faisait des jours qu’on attendait ! Le seul problème est que les caïmans nous attendaient sur l’autre berge. On a morflé !

17 janvier 1865 : Dès le petit matin, j’ai organisé la marche des fantassins de mon bataillon. Ils partiront devant. On les rattrapera facilement. Lapin Blanc et moi-même restons près du gué pour deux raisons : éliminer le plus possible de caïmans afin d’éviter que nos camarades ne soient bouffés et voir où en est le reste de la Génépy Company.
Malgré les bruits et la distance, je parviens à entendre de temps en temps la forte voix du Padre. Il y en a qui en prennent pour leur grade ! Mais cela ne suffit pas à faire avancer les choses pour la compagnie. Je reste seul sur l’autre rive avec mon bataillon alors que tous les autres n’ont pas traversé.
J’attends le reste de la journée qu’une occasion se présente pour que mes gars traversent mais rien ! J’ai comme un doute maintenant. Que va-t-il se passer si les Yankees arrivent ? J’aurais mieux fait de garder James Stewart et Georges Bouche avec moi pour faire des tirs de protection sur l’autre berge. J’envoie Lapin Blanc rappeler les fantassins.

18 janvier 1865 : Mon bataillon est rassemblé à l’exception de Custard Pie que je ne suis incapable de repérer. Où est-il ? J’espère qu’il ne s’est pas fait bouffer par un caïman !
Je suis carrément inquiet pour les autres Génépymen car seul Tuco est en passe de traverser le gué. Les autres sont encore sur l’autre rive se battre pour avoir une place et pour se débarrasser des caïmans.
Il n’y a donc rien d’autre à faire que d’attendre. Aussi, je décide d’aller voir le flot de soldats qui passe par le pont. C’est un peu plus au nord du gué. Il ne me faut pas longtemps pour constater que c’est un bordel encore pire qu’au gué ! Les compagnies sont en désordre complet. C’est avec soulagement que je découvre Custard Pie sur le pont aux prises avec un caïman. Un soigneur, c’est plus qu’utile car ces sales bestioles nous ont quand même fait mal.
En questionnant des mecs de la SPWAW, j’apprends que l’adjudant-chef Emde qui avait refusé de quitter le fort SOnwells appelle à la rébellion. La SPWAW n’est plus ce qu’elle était : la compagnie la plus respectueuse des ordres de l’EM. Il faut croire que l’EM a vraiment changé.
J’apprends aussi une information anodine : Emde étant membre de la CLJ. J’ignore la signification du signe mais je sais que c’est la cour de justice du Sud. J’ai failli passer devant plusieurs fois.
J’essaye de savoir quand tous les soldats auront passé le pont. Le sous-lieutenant Parker Lewis, chef de la 4° BAS m’explique qu’il ne sait pas et que la situation se présente mal puisque les indiens nous harcèlent sérieusement au nord du gué sur l’autre rive.
Bref, ça sent le roussi !

19 janvier 1865 : Je déteste les caïmans au petit-déjeuner ! C’est plusieurs de ces sales bestioles qui ont attaqué notre petit campement. Georges Bouche était de garde mais cet imbécile dormait ! J’organise les soins avec des moyens dérisoires. Custard Pie nous manque énormément. J’espère qu’il passera rapidement.
Du côté du gué, rien ne bouge vraiment. Tuco atteint notre berge avec 3 caïmans aux fesses. Si ce n’était pas dangereux, je trouverais la situation très drôle.
J’ai réfléchi cette nuit et toute la matinée au sujet de la CLJ. Je n’ai pas l’âme d’un bureaucrate mais j’aimerais connaître un peu plus leur travail à ces ronds de cuir. Je pense qu’il y a des choses intéressantes à faire. Mon seul problème est que je ne connais rien aux procédures ni aux textes. Il faudrait que je puisse me les procurer mais ça semble utopique au milieu des caïmans.
Je doute que mes bonnes intentions suffisent. Je pense que les ronds de cuir ne verraient pas ma candidature d’un bon œil. Je ne sais pas. Je vais réfléchir encore.
En tout cas, c’est lassant cette période d’inactivité forcée. J’aimerais bien me mettre un Yankee sous la dent ou même un Emplumé.

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20 janvier 1865 : C’est Custard Pie qui m’a réveillé. Rarement, je n’ai eu autant de plaisir à le revoir. Je n’ai même pas besoin de lui parler de nos malheurs avec les caïmans. Il a déjà fait le tour de notre campement et a constaté les dégâts. Il m’explique qu’au nord du pont, sur l’autre rive, ça chauffe. Il a même aperçu le Padre qui montait à l’assaut crucifix et sabre en main avec un air déterminé. Je connais cet air là : ça signifie que le Padre n’a pas pris sa ration de génépi depuis quelque temps. Les Emplumés vont déguster !
J’ordonne qu’on tire les caïmans qui sont les plus proches du gué pour permettre aux nôtres de traverser avec un peu plus de sécurité. Pendant ce temps, je me décide à rédiger une lettre de candidature pour être rond de cuir à la CLJ.

« Bonjour Adjudant-major,
Je me présente : sous-lieutenant Salamander, chef de la Génépy Company, mat 4474.
C'est après une réflexion approfondie que je me présente pour un siège à la CLJ.
Mon expérience en matière de justice est nulle. Je n'ai jamais mis les pieds dans un tribunal ni comme accusé, ni comme témoin, ni encore moins comme magistrat.
Cependant, ma carrière qui n'a jamais été faite dans les bureaux de notre armée peut apporter à la CLJ un point de vue du terrain qui peut être utile à l'éclaircissement de certaines affaires.
Je pense qu'il serait ennuyeux pour vous que je retrace ma carrière qui a toujours été guidée par un rejet de l'injustice.
Je vous salue. »

Je mets plusieurs heures avant de trouver un gars qui va à la recherche de l’EM. Je lui remets ma lettre à l’attention du grand gourou en chef de la CLJ : l’adjudant-major Keziah Manson.

21 janvier 1865 : Cette stagnation ma pèse. Mais que font les gars de la Génépy ? Ils sont toujours de l’autre côté pour la grande majorité tandis que je reconnais le chariot du Padre conduit par les fantassins Bishop et Le Sacristain au milieu du gué en train de se battre avec les caïmans.
Au loin, je commence à distinguer de la poudre. Les Yankees se rapprochent bien vite. Si nos gars ne traversent pas, ils vont se faire trucider sur place.
Je laisse notre petit campement pour aller à la pêche aux informations. L’idéal serait que je trouve les nouveaux baraquements de l’EM mais autant chercher une aiguille dans une botte de foin !
En tout cas, personne n’est capable de me renseigner. Pour couronner le tout, je n’ai plus de carte ! Je ne sais pas si on me l’a volé ou si je l’ai perdu mais toujours est-il que je suis dans le flou le plus complet. C’est vraiment la merde !

22 janvier 1865 : Aujourd’hui, ma mission est de trouver une carte à tout prix ! Il est totalement impossible de faire la guerre sans ce bout de papier. Si j’avais su, j’aurais piqué 1 ou 2 cartes dans les baraquements de l’EM la dernière fois que j’y étais.
J’ai demandé aux hommes de mon bataillon de chercher cette maudite carte tandis que je vais voir auprès des autres officiers s’ils peuvent m’en filer une.
C’est bizarre comme à chaque fois que je demande une carte, l’officier quel qu’il soit me regarde étrangement. J’ai vraiment l’impression de passer pour un incapable. Ce n’est que regard réprobateur sans aucune compassion. Le sous-lieutenant Parker Lewis s’étonne que je reste sur place au lieu de suivre le mouvement.
Bref, je fais chou blanc !
De retour au campement, Lapin Blanc vient vers moi avec un demi sourire aux lèvres. Quand il sourit, c’est qu’il est content de lui parce qu’il a fait mieux que ce qu’il espérait. Au lieu de me donner de suite la raison de son contentement, cet asticot tourne autour du pot. Je calme mon impatience et je ravale le tombereau d’injures qui me vient à l’esprit pour lui dire de cracher le morceau.
C’est dans un « tadaaam » retentissant que Lapin Blanc fait apparaître un morceau de papier tout chiffonné et tout trempé. Je le prends et le manipule délicatement : c’est ma carte !

23 janvier 1865 : C’est le cavalier Tuco qui m’a réveillé ce matin. Il était affolé en m’expliquant que de l’autre côté de la rivière, c’était un carnage. En jetant un coup d’œil avec ma longue-vue, je découvre un grand nombre de soldats sudistes couchés dans les marécages. Ils sont morts. Parmi eux, je découvre le Padre, Molly et Galloway. Quel gâchis !
On ne peut pas laisser les corps ainsi et je décide de rapatrier le maximum de corps. L’opération aura lieu cette nuit pour éviter d’être pris pour cible par les Emplumés et par ces maudits Yankees.
En attendant, on va aider le maximum de combattants à passer le gué. Pour cela, le moyen le plus efficace est de tuer le plus de caïmans possibles.
Les fantassins Le Sacristain, Bishop et JF sans K parviennent à passer et ramènent un peu de baume au cœur dans notre campement. Cela suffit à peine à masquer la grande déception d’avoir perdu le Padre.
Grâce au bout de lune, on voit suffisamment pour opérer notre opération de rapatriement des corps. Les cavaliers Tuco et Lapin Blanc m’accompagnent tandis que les fantassins sont postés au bord de l’eau pour nous couvrir s’il y a lieu. Les Indiens ne sont pas loin. Leurs feux de camp luisent à une courte distance. Je pense que des éclaireurs sont installés un peu partout. La prudence et la discrétion sont de mise.
Alors que Molly et Galloway étaient déjà rapatriés sur la rive est, c’est au bout de près de 2 heures que je découvre le corps du Padre. En fait, ce n’est pas un corps que je découvre mais un bonhomme en vie accroché à une bouteille de génépi. Les Emplumés ne l’ont eu !

24 janvier 1865 : Custard Pie a examiné le Padre, Molly et Galloway tout le restant de la nuit et, ce matin, il m’annonce qu’ils sont encore en vie et qu’ils doivent être transportés dans un hôpital.
Je suis soulagé. Molly pourra toujours rater ses pansements sur moi. Galloway pourra enfin prendre son nouveau grade et le Padre pourra toujours nous abreuver de génépi.
C’est à un groupe de soldats remontant vers un fort que je confie les 3 blessés. Nous, on reste ici pour sauver un maximum de soldats des griffes des caïmans, des sauvages et des Yankees.
Depuis le début de l’après-midi, on distingue les Indiens qui s’acharnent sur nos soldats. C’est vraiment rageant d’assister à un massacre sans pouvoir intervenir.
Je découvre en direct l’assassinat de MonMoile et du fantassin Corbeau. Cette nuit, encore, nous irons chercher des corps.

Salamander

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25 janvier 1865 : On sent bien que c’est la fin. De l’autre côté de la rivière, il n’y a quasiment plus de soldats sudistes. Lord No Hope Jeff semble fermer la marche.
Pour aider tout ce petit monde, nous décimons les caïmans. Ça libère de l’espace et ça évite à ceux qui sont encore dans l’eau de se faire trop attaquer par ces sales bestioles.
Comme je le craignais, c’est en fin d’après-midi que j’ai vu de mes yeux un Emplumé sur la rive d’en face. Il n’y a donc plus de temps à perdre et j’organise une défense sommaire au cas où les Indiens voudraient passer le gué cette nuit ou demain matin.
J’ai un doute et je file vers le pont pour voir où on en est. Il reste encore des Sudistes sur l’autre rive. Je m’inquiète de savoir s’il est prévu de faire sauter le pont. On m’assure que oui mais comme je ne vois aucun officier dans le parage, je reviendrai demain matin pour voir l’évolution de la situation.

26 janvier 1865 : L’autre rive est couverte d’Indiens et de Yankees ! Lord No Hope Jeff se bat dans l’eau. Il est très difficile de l’aider. J’espère qu’il va pouvoir nous rejoindre. On a assez perdu de monde !
Je vais jeter un œil du côté du pont. La situation a peu évolué depuis hier. Nos hommes de l’autre côté de la rivière parviennent à maintenir les ennemis à distance. Je cherche à savoir pourquoi tout le monde n’a pas passé ce foutu pont. On m’indique qu’un canon a eu les pires difficultés à traverser le pont qui est dans un piteux état.
Alors que j’allais retourner à mon gué, un message de l’EM arrive pour nous donner l’ordre de détruire le pont. Il faut reconnaître que, pour une fois, l’EM n’est pas en retard. Mais, comme d’habitude, on n’a pas attendu les ordres pour prendre nos dispositions.
De retour au campement, un cavalier venant du Sud nous indique que les Indiens et les Yankees ont traversé la rivière par un gué situé plus au sud de notre position.
Il est clair qu’il faut décamper.

27 janvier 1865 : Ca y est ! Les Emplumés et les Yankees envahissent le gué ! Je ne pensais pas qu’ils s’engageraient tout de suite. Je pense que ce sont deux ou trois imprudents. En fait, ils ont poursuivi Lord No Hope Jeff et un fantassin. On a attendu que nos camarades se dégagent avant de faire feu. Si Jeff réussit à nous rejoindre, le pauvre fantassin s’est fait bouffer par un caïman.
C’est l’artilleur Patate Chaude etc qui achève le Yankee. Ça fait du bien de se défouler sur un Bleu car ça fait un bon bout de temps que l’on n’en avait pas eu sous la main.
Je pense que les Yankees vont avoir beaucoup de mal à passer.
J’en profite pour jeter un œil du côté du pont. Je devrais dire du côté de l’ex-pont car il n’y a quasiment plus de trace d’une construction. Les gars ont bien bossé ! En face, les Indiens sont nombreux et semblent vouloir traverser ce qui est redevenu un gué. Les soldats sur place, avec l’aide de L’Abbé, sont prêts à les recevoir.

28 janvier 1865 : Au réveil, un Indien a traversé le gué d’une traite et a traversé notre campement. Il en a profité pour me donner des coups de tomahawk. Ça fait mal !
Les Indiens sont très rapides. Mais je pense qu’on peut les contenir un bon moment.
Ces foutus caïmans continuent à nous harceler. C’est dingue ! On croirait qu’ils sont dressés pour s’attaquer aux plus faibles d’entre nous.
Sur l’autre rive, en face de nous, il y a de plus en plus de Sauvages et de Yankees. Je pense qu’ils ne passeront pas facilement. Donc on peut rester un moment, le temps de permettre à nos camarades plus au nord de se déplacer sans subir d’attaques. Tout le nœud du problème va être de déterminer quand nous devrons partir.
En attendant, on rameute les soigneurs qui viennent du sud. De tous les soigneurs qui suivaient, il ne reste que Custard Pie ! Le pauvre a du boulot par-dessus la tête.

29 janvier 1865 : Bordel ! Ce matin, deux caïmans ont failli me dévorer ! Je ne m’en suis sorti que de justesse. Si le Padre était là, il me dirait que c’est un signe, qu’il faut partir. Mais pour le moment, tout est calme et le gué est seulement peuplé par les caïmans. On organise la défense et les soins. La tâche de Custard Pie est facilitée par l’arrivée du soigneur Frédo qui s’est arrêté pour soigner JF sans K. Enfin, une bonne nouvelle !
C’est en début d’après-midi que les Indiens ont attaqué. Ils ont traversé le gué avec une facilité déconcertante et se sont installés dans les marécages qui bordent notre berge. Les caïmans semblent les laisser tranquille. Il n’y a pas de justice !
Quand je pense au mal qu’on a eu à traverser et quand je vois la rapidité des Emplumés, il devient clair dans mon esprit qu’on est mal barré en restant ici.
Je propose donc de lever le camp et de remonter vers le nord avec le groupe qui est devant l’ex-pont.

30 janvier 1865 : Alors qu’on a tous des uniformes boueux, je découvre subitement un cavalier à l’uniforme impeccable. Pas de doute, c’est un messager de l’EM ! Et, effectivement, c’est bien un messager de l’EM qui est venu m’apporter des ordres. Je prends l’enveloppe, sort le papier et le lit. C’est incroyable, quand même ! Voilà des semaines que la situation est floue et que l’on n’a pas d’ordre. Et là, d’un coup, alors que tout est perdu, voilà que l’EM nous ordonne de défendre le gué !
Ben, l’EM peut aller se brosser ! C’est en substance la réponse, moins brutale quand même, que je remets à l’estafette.
Cette journée est vraiment mauvaise. L’artilleur Patate Chaude etc a été détruit juste après le fantassin JF sans K. C’est le cavalier Tuco qui me rapporte les faits. Tout comme lui, je suis écoeuré par l’Outlaw Ares qui a retourné sa veste et qui nous frappe maintenant. Quand je pense qu’on l’a soigné et qu’on l’a considéré comme un frère, ça fait mal ! Ca prouve qu’on ne peut pas faire confiance à cette racaille !

Salamander

Salamander

31 janvier 1865 : J’ai horreur d’être réveillé par une attaque ! Une paire d’Emplumés est venue s’en prendre à Jeff. Rien de bien méchant car on les a repoussés facilement. Un soigneur de passage est intervenu rapidement et nous n’avons subi aucune perte. Le reste de la matinée a été calme.
En début d’après-midi, je pars en observation. J’ai l’impression que l’on va se prendre une attaque sur le coin du nez. Effectivement, à la longue-vue, je distingue nettement les Yankees, les Indiens et les Outlaws qui s’approchent doucement. Je ne peux pas dire qu’ils progressent prudemment, je les vois comme des chats qui avancent petit à petit vers une souris. Et la souris, c’est nous !
Il ne faut pas longtemps pour me donner raison. Il ne leur faut que quelques minutes pour tuer un cavalier sudiste qui venait sur leur flanc est. À peine ce drame terminé, un groupe de Sauvages et de Yankees vient nous charger. C’est Lapin Blanc qui a le plus souffert. Il s’est pris quasiment tous les coups. C’est son cheval qui l’a sauvé en galopant vers l’arrière.
Mais, alors que ce groupe repartait, un autre est arrivé et a lynché Jeff.
Les gars de la compagnie ont réagi et j’ai achevé moi-même un de ces Emplumés. Nous avons aussitôt entamé un recul conséquent en emportant nos morts et nos blessés.

1° février 1865 : Ils arrivent quand même vite ! On sent bien que les Yankees et les Emplumés sont en confiance et en supériorité numérique.
Je reçois une note du lieutenant Parker Lewis chargé de coordonner l’ensemble des troupes. Il demande à ce que l’on remonte le plus vite possible. C’est facile à dire !
Voyons les calculs : un fantassin avance à petite vitesse alors qu’un cavalier va deux fois plus vite. En poussant un peu ces fantassins, ils peuvent aller presqu’aussi vite que les cavaliers. Malheureusement, en face, les Indiens sont beaucoup plus rapides que nos meilleurs cavaliers. Conclusion, ça va saigner !
Notre seul espoir est la région montagneuse et boisée située un peu au nord de notre position. Si on y arrive, on pourra présenter une résistance à l’ennemi.
Je fais passer les ordres aux gars qui forment l’arrière-garde et je rends compte à Parker Lewis.
Je suis quand même inquiet de voir se rapprocher nos ennemis alors que de notre côté, personne ne semble s’affoler.

4 février 1865 : J’ai retrouvé mes carnets. Le chemin est chaotique. Je profite d’une pose pour écrire un mot. Je suis actuellement dans un convoi de blessés en direction du fort Nitorinque. Les Yankees et les Indiens nous sont tombés dessus par surprise. L’attaque a été très rapide. J’ai vu tombé Georges Bouche et j’ai aussi succombé sous les coups. Je suis resté plusieurs jours inconscient. Je sais juste que Custard Pie m’a donné les premiers soins et qu’on m’a évacué. Georges Bouche est avec moi dans le chariot. Il est donc écrit que je l’aurai sur les bras dans toutes les circonstances !
Le chariot va repartir.

7 février 1865 : Je suis installé dans un vrai lit à l’hôpital. Les médecins m’ont dit que j’allais m’en sortir mais que cela prendrait du temps. En tout cas, j’ai mal partout comme si un train m’avait roulé dessus. Je ne peux plus bouger mon bras gauche et je ne sens plus ma jambe droite. Je dors beaucoup et le peu de temps d’éveil dont je dispose me permet juste de manger et d’écrire un peu.

10 février 1865 : D’après les médecins, mon état s’améliore grandement. D’après moi, ce n’est pas le cas. Je suis toujours sur un lit de douleur et je ne ressens aucune diminution de la souffrance. Finalement, il aurait peut-être mieux valu que l’on m’achève !

12 février 1865 : Enfin du mieux ! J’ai de nouveau des sensations dans la jambe droite et mon bras gauche semble se remettre à marcher. J’alterne toujours de longues phases de sommeil avec des phases d’éveil de plus en plus longue. Bref, je reviens à la vie.
J’ai de plus en plus l’impression de revenir d’entre les morts. Normalement, les coups des Indiens auraient dû me tuer immédiatement mais je ne sais pas par quel miracle je n’ai pas succombé.

Salamander

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Ici s'achèvent ces carnets de campagne.

J'espère que cela parlera à certains. Cela avait été un vrai plaisir que les écrire au jour le jour à l'époque.
Ces carnets étaient publiés à la vue de tous avec 3 ou 4 jours de décalage. C'est aussi pour cela que je ne dévoilais pas les plans à long terme. Razz

Carnets de campagne d'Appalake River par Salamander Drapea12

Génépy Company, always and forever



Dernière édition par Salamander le Dim 9 Fév - 11:58, édité 3 fois

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