Souffrances ordinaires.

Je pensais pouvoir me nettoyer
Simplement par ma seule volonté
Qu’il suffisait d’une seule musique
Pour éviter l’issue fatidique

Mais je l’ai laissée entrer
Cette ennemie devenue amie
Et me voici plus qu’à moitié
Devenu cette infamie

Chaque jour elle doit manger
Éviscérer hacher et dépecer
Elle se nourrit sur la bête
Qui est moi et c’est bête

Car je vais finir par y passer
Et ne plus me reconnaître
De moi ne plus être maître
Broyé mixé et concassé

Il voudrait tout quitter
Se laisser exploser
Mais il est si lâche
Qu’il renonce à cette tâche

Juste par terre s’étaler
Que tout soit terminer
Ne plus avoir à penser
Plus aucune responsabilité

Une fois réduit à rien
Il pourrait être quelque chose
Sans non plus être quelqu’un
Un simple objet que l’on pose

Tas de matière organique
Sans agencement harmonique
Un alignement de cellules
Juste bon à avaler la pilule

Elles finissent par tomber un jour
Ces hautes et arrogantes tours
Elles s’effondrent sur elles mêmes
Trop remplies de leur propre haine

Quelqu’un vient un jour les démolir
Ces nobles et voraces empires
Trouvant sur leur long chemin
Un adversaire enfin à leur main

Même les plus hautes et froides montagnes
Deviennent de paisibles campagnes
Tout n’est qu’une question de temps
Pas de hauteur, puissance ou argent

Mais pour ce qui est de mon amour
De la valeur de mes sentiments
Permettez-moi de les voir sous un jour
Qui n’a rien de très évident

Mes bras sont devenus orphelins
Dans le vide se serrent mes mains
Dans mon souffle se retient
Une soudaine envie de câlins

Au-delà d’une simple absence
C’est plutôt la persistance
Des sentiments et qu’y faire ?
Je ne suis qu’un mammifère

Plus que des envies des besoins
Quitte à en éprouver du chagrin
D’impérieuses nécessités
Qui doivent être comblées

Que ce soit de la chaleur humaine
Oui à l’amour non à la haine
L’impression d’être une âme en peine
Qui par une accolade devient saine

D’abord ils me transpercent
Puis ils me traversent
Laissant profondément en moi
La trace de leurs emois

Un rien les déclenche
Comme une avalanche
Un tout petit glissement
Rien de vraiment apparent

A peine une impression
Presqu'une illusion
Fleur au parfum subtile
Insaisissable, trop agile

Il y faudrait un nouveau sens
Pour percevoir leurs présence
Mis à part sur mon visage
Seul changement dans le paysage

Il faut parfois s’isoler
Afin de bien ciseler
Assembler des mots si jolis
Que votre journée s’embellit

Car c’est un voyage intérieur
Quand se réveille le dormeur
A l’écoute de ses sentiments
Jetant au loin ses tourments

Tout devient alors harmonie
Guidé par la seule symphonie
De ce qui l’entoure
Sons et images alentours

Et du bout de ses doigts
Qui se tendent vers toi
Les laisser modeler
Ce qu’ils veulent créer

Copyright A.K.

On se laisse porter par le courant
Comme une feuille dans le vent
Avec le soleil comme perspective
Sans être sur le qui-vive

On se laisse griser par la vie
Souvent allongé ou bien assis
Un rai de lune nous sourit
Prêts à relever tous les défis

L’air gonfle les poumons
Dans les nuages quelques moutons
A nos deux murmurations
Répondent nos passions

Et puis soudain c’est l’envol
Toi accrochée à mon col
Enfin dans la vie je décolle
Maintenant je me dévoile

Dans le vide de notre maison
J’essaie de me faire une raison
J’en ressens la solitude
Ou bien est-ce mon attitude ?

L’essentiel est qu’elle revienne
Dans cette demeure qui est la sienne
Délaissée pour cette nuit
Absente pour tromper l’ennui

Il me manque sa sollicitude
Et ses mots parfois un peu rudes
Avant que je n’aie des rides
Déjà elle me tenait la bride

Rien n’est plus fort que nos liens
Malgré les vents les tempêtes
Et lorsque je lui tiens tête
Sont désirs sont les miens

Lorsqu’aux dernières heures d’une nuit sans fin
Je trouve encore la force de ne penser qu’à toi
Toujours mon cœur se trouve entre tes mains
Vas-tu décider de le sauver encore une fois

Ou bien le jeter par terre encore brûlant
De cette incandescence de bel amour
De celui que j’ai juré pour toujours
Et qui me frappe encore en cet instant

Car loin de toi je n’ai goût à rien
Même l’oubli du sommeil me fuit
Mais temps passe jamais ne s’enfuit
Que pour mieux être le tien

A l’intérieur de mon mur de silence
Ne se cachent que mes sombres angoisses
Qui luttent pour ne pas prendre substance
Quand je voudrais que la lumière se fasse

Je reste muet et désespérément fou
De n’arriver à penser qu’à nous
De ses lambeaux que l’on crée à deux
Sans le vain espoir de se sentir mieux

Car toujours et encore je m’y raccroche
Te repoussant trop de fois bêtement
Quand maladroitement tu t’approches
Je n’ai alors que ces mots impuissants

Ces quelques strophes qui, s’envolant
Pourront peut-être te dire mieux
Que c’est près de toi que je me veux
Même quand je serai croulant

Oú sont-ils ces temps joyeux
Peuplés de mes jours heureux
Oú d’un rien je pouvais sourire
Et jusqu’aux éclats même rire

Oú es-tu donc passée ma gaité
Ma capacité à s’émerveiller
Pourquoi t’es tu donc endormie
Nous ne sommes pas ennemis

Oú est donc cette joie de vivre
Qui m’habitait jeune enfant
De bonheur tu me rendais ivre
Aujourd’hui tu me manques tant

Comme j’aimerais vous retrouver
Et de vous pouvoir abuser
A votre doux parfum goûter
A jamais en moi vous garder

Au bord du naufrage il s’était abîmé
Au bord de l’abîme il s’était naufragé
Il ne restait ni la coque ni les voiles
Juste le ciel et toutes ses étoiles

Sans doute attiré par le chant des sirènes
Sur les planches il dérivait simplement
Recherchant sans doute éternellement
Celle qui pourrait devenir sa reine

Mais toujours le courant le repoussait
Le faisant découvrir de nouveaux rivages
Voies qu’il prenait comme autant de virages
Mais jamais de chemins qu’il épousait

Y aurait-il un jour une fin à son voyage
Avant que ne s’épuise son maigre courage
Alors qu’à l’horizon approche une tempête
Il se répète son nom dans sa tête