Ours Touffu était le fils d'un autre Ours. Son père l'avait confié à Mak pendant sa 17ème année.
Mon père était un homme taiseux, quand il parlait, c'était pour râler.... Il avait participé à la grande guerre de l'homme blanc qui avait embarqué avec elle tous les natifs. Il avait participé à de nombreux faits d'armes avec ses amis... Mais il n'en parlait jamais, il disait qu'il n'y avait aucune gloire à tuer, explique t'on comment on vide le lièvre avant de le manger, me disait il. Son silence était insupportable!
Mon père est l'homme le plus fort que j'ai jamais rencontré et je ne pensais qu’à une seule chose suivre ses traces. Je pistais, je chassais, m'entrainais inlassablement à l'arc et au lancé de tomahawk pour me préparer avant la fin de l'été la chasse au Tatanka! C’est la période la plus heureuse de mon existence!
Cette année-là j'ai mangé mon premier cœur de tatanka, cela veut dire que c'était la première fois que je tuais un bison seul! La viande appartenait au clan mais sa fourrure, son cuir et ses cornes me revenaient et il me tardait de tendre ma peau pour la faire sécher...
Mon père, profita de cet instant pour me dire sèchement qu'il était pour moi temps de partir et devenir un guerrier, que c'était mon destin.... « Tu suivra homme blanc venu du soleil levant», celui qu'il avait recueilli alors qu'il l'avait retrouvé blessé dans un bois. Mon cœur s’est mis à saigner, mais tel est la voie des Aigles et si Ours ne sait voler il doit prendre cette route, s'éloigner pour mieux se rapprocher !
Ils devaient rejoindre Buenaventura, un autre indien du clan, intégrer un groupe d’homme de confiance et se mêler au combat ! Après des jours de voyage, le fortin Tamare se dessinait à l'horizon.
Une fois arrivée, pansé et nourri le jeune étalon de Mak, j'ésperai pouvoir me reposer avec mes fesses endolories par tant de selle. Mais "Niet popov" ma répondu Mak "tu mets tes babouches et Dabaï, on traverse la rivière dans quelques heures!"
A peine arrivée qu'il fallait repartir, cette aventure initiatique commençait à être moins romantique et mon envie de suivre la piste de mon père, était moins virulente.... N'ayant pas le choix j'ai repris la route avec Berny, un vieil ami de Mak, l'homme à la langue coupée qui sait mieux que tout le monde exprimé sa joie ou sa colère... Une nouvelle journée de marche, exténué et mort de faim je m'arrête à l'ombre d'un arbre en pensant à la tarte au cactus, amourette de tatanka en trois façons de ma maman...Il n'en fallu pas plus pour que je m'endorme en pensant à la douceur de mon tepee.
La chaleur grandissante du matin me réveilla en sursaut, le camp était vide, ils étaient tous parti. La frayeur commença à m'envahir mais l'enseignement de mon père m'a permis de reprendre le contrôle "La peur est l'ennemi de l'homme elle tue l'esprit..." et le souvenir de ces paroles m'apaisent et me font apercevoir le sentier a suivre. La troupe progresse Nord-Ouest en utilisant les reliefs pour se dissimuler, ils ont au moins 2 heures d'avance, entre 8 et 10 kilomètres, inutile de leur courir après.
Notre objectif final est derrière la montagne du nord, je vais couper plein nord pour retrouver Mak dans les montagnes. Ours prend la route du septentrion, il se noie dans la masse de dos gris. Malgré quelques railleries des plus taquins, ces dernières sont vite apaisé par la vision de mon insigne FTs. Je parviens au pied de la montagne du nord qui ne l'est plus désormais. Je l'appellerai donc la montagne de là où je suis, j'ai dit!
J'aperçois de la poussière et quelques mouvements je me cache. Ce n'est que l'avant garde FTs.
J'ai réussi mon pari je les ai retrouvé, mon père serai fier de moi!!!! Je me lève et aperçois l'amiral, il s'arrête devant moi et me dis que fais-tu là petit, ne traine pas et fonce dans les montagnes te protéger, les yankee ne sont pas loin.....
Je cours, effrayer et grimpe au sommet d’un pic, pensant être en sécurité. A peine arrivée, une femme est là, a bout de force et pressé de passer les montagnes et colline pour dit-elle, prendre soins de toute la troupe. J'utilise mes dernières forces pour la soutenir. La nuit tombe et il est temps de se reposer. je m'installe quand tout a coup, un bruit de cheval attire mon attention. Je me tapis au sol car en contre bas à quelques mètres, un groupe de 3 ou 4 hommes en uniformes bleus…. Mon corps ne fait plus un bruit il fusionne avec la roche calcaire qui m’entoure. « Je suis une pierre et le temps glisse sur moi comme l’eau de la rivière sur un rocher… »
Malheureusement au beau milieu de la nuit l’un d’entre eux s’approche pour soulager ses problèmes de prostate et faire sa miction nocturne. Il manque de me faire dessus et m’aperçoit, il sort son arme et tire, me touchant au bras superficiellement. Je réussi à lui mettre un coup de baïonnette, le blessant suffisamment pour qu’il perde son arme et décide de reculer pour ne pas prendre de risque. « Un peau rouge ! Un peau rouge ! ». Sentant le vent tourner je décide de profiter de la nuit pour me carapater. En sautant le petit éperon rocheux qui surplombe ma cachette, deux hommes sont à mes trousses et me touche 4 fois. Mortellement blessé je m’écroule et tombe dans un ravin où s’écoule une rivière. Miraculeusement je me retrouve sous un surplomb et le terrain comme la nuit dissuade les soldats de me pourchasser.
Transi de froid,terrifié, plus proche du grand voyage que de la ptite ballade autour du tepee, les minutes passent comme des heures et les heures comme des jours. Je ne sent plus mes jambes, le froid me saisit et je commence à m’endormir. Mais.... au petit jour on me bouscule. J’ouvre les yeux en sursaut, une main se plaque contre ma bouche. J’entends la voie familière et rassurante de Mak, qui tout en pensant mes plaies, « Alors Babushka on s’est perdu ? ». Je suis au bord du gouffre et ces quelques gestes et paroles me réchauffe le cœur, à la manière d’un grand soleil, et dans mon âme il brule encore. « Tu vas grimper sur mon cheval et te tenir de toutes tes forces à moi, interdit de tomber tovaritch ! ».
Le soleil se lève, nous trottons depuis trop longtemps maintenant, je me sent en sécurité dans un corps qui n’est que douleur…. « Tiens bon petit Ours, on arrive et miss Fifi va bien s’occuper de toi. »
Le soleil, pointe sur la plaine, on entend au loin le sifflement du train, l’enfant de cœur et Berny sont déjà rendu sur les rails pour barricader la voie ferrée. Je suis allongé et soumis aux doigts d'une fée que j'avais croisé quelques heures auparavant.
J’entends les guerriers s’agiter, vérifier leurs armes, serrer leurs selles et se rassembler pour l’assaut. Même les bêtes semblent prêtes au combat. La tension est palpable, mais rien ne semble pouvoir troubler la sérénité de l’instant.
POUR LE SUD ! A LA VIE, A LA MORT ! FRANC TIREUR…… L’heure est venue de se couvrir de gloire ou de mourir en fier enfant du sud…. EN AVANT…..